Roman-Photo - Histoires de Sexe

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... Professionnellement parlant, bien sûr.— Oui oui, bien sûr, c’est tout à fait ce que je voulais dire moi aussi, répondit-elle avec un sourire en coin qui en disait long.— Oui bon, ok, c’était pas uniquement professionnel— Ah quand même, ça me rassure, j’allais finir par me vexer !— P’tite coquine va… Ils partirent tous deux d’un grand éclat de rire. — Qu’allez-vous faire de ces photos ? Il haussa les épaules. — Je ne sais pas exactement, il faudra que les développe déjà. Et puis bon, tu as peut-être ton mot à dire toi aussi. Il faudrait que tu repasses la semaine prochaine pour qu’on regarde ça. Ça pourrait faire une expo, ça pourrait faire un livre, etc. Il faut voir. Et toi, que vas-tu faire maintenant ?— Le week-end est terminé. Retour des cours. Retrouvailles avec Fred, dit-elle d’une voix empreinte de mélancolie.— C’est ton copain ? Elle acquiesça d’un signe de tête. Il ne poursuivit pas plus loin son interrogatoire comme si cette révélation avait détruit tous ses espoirs. Bien sûr qu’elle avait un copain. Une jeune et jolie fille ne pouvait pas rester seule bien longtemps. — Rassurez-vous, il ne risque pas d’ouvrir un jour un de vos bouquins… Et s’il fréquentait les expos, je le saurais depuis le temps. Pas plus que nos copains, ou mes parents… Bref, personne ne viendra vous casser la gueule à la sortie ! Ils rirent de bon cœur. Elle aimait son rire et son sourire, il semblait plus jeune dans ces moments-là. — Ecoutez, je voulais vous dire… Je crois pas que j’ai ...

... vraiment envie de venir voir les photos.— Mais pourquoi ?— Je crois pas que j’oserais. Tout à l’heure en fait, c’était pas vraiment moi. Enfin si, quelque part je suppose que si mais… je sais pas, je dois encore me faire à l’idée, je suis pas encore prête à l’assumer. Et puis bon, vous pouvez pas attendre que je me décide quand même.— Mais si Mariane, je peux attendre, on a tout le temps Mariane se tut un instant, avant de reprendre. — Non, c’est pas vraiment ce que je voulais dire. Je ne sais pas si de moi-même j’oserai un jour affronter ça. Je suis sûre que c’est très bien, que c’est très joli. J’ai vu vos photos dans le parc, alors je sais que vous aurez réussi à obtenir ce que vous cherchiez. Mais c’est vous l’artiste, c’est à vous de prendre l’initiative. Ne me demandez pas mon feu vert ni mon consentement pour agir. Vous risqueriez de ne jamais l’avoir. Et par la suite, nous le regretterions tous les deux. C’est à ce moment-là que tout aurait pu basculer. Le double sens des dernières phrases de Mariane n’échappa pas à Pablo. Il aurait voulu qu’elle reste pour la nuit. Elle aurait voulu dormir avec lui, l’inviter à visiter sa minuscule chambre où le peu d’espace les aurait obligés à rester collés l’un à l’autre. Mais aucun n’osa sauter dans le vide et avouer ses sentiments Les adieux furent difficiles et ils se séparèrent en s’embrassant sagement sur la joue. (…) Les feuilles verdissaient. Les premières fleurs distillaient leur parfum dans l’air frais de ce début de printemps. ...