Samuel et Stéviana - Histoires de Sexe

Samuel et Stéviana

... sur la table, s’est penchée vers moi, m’a posé un bisou léger et tout frais sur la joue gauche… et "hop !" elle s’est emparée de moi et m’a mis dans sa poche, d’un seul coup ! — JEUNE-VIEILLE, on pourrait avoir trois plats du jour, s’te plaît, a crié Luc, en direction de la cuisine, en s’étouffant à moitié de rire.— Toi, si t’arrêtes pas de m’appeler comme ça, tu vas avoir de l’arsenic en guise d’assaisonnement dans ton assiette, un d’ces quatre, lui a-t-elle répondu, un peu excédée. Jennifer lui a mis une grande claque sur l’épaule. — Mais, où est-c’que t’as appris le respect, espèce d’abruti ?— Non, laisse, c’est sa tante, ai-je tenté de défendre Luc. Ils arrêtent pas de se chercher, tous les deux !— Quoi ? m’a-t-elle demandé, vraiment interloquée.— Ben oui, Geneviève, c’est sa tante, et Raymond, dans sa cuisine, c’est son oncle !— Ah bon, s’est-elle calmée. N’empêche qu’il aurait pu me le dire, c’t’imbécile, non ?— Pff… tu parles… Il a dû penser que ce serait plus drôle comme ça.— Ouais… mais même ! Luc nous regardait tour à tour, un sourire béat accroché au visage. Il avait l’air de s’en ficher, d’avoir été "oublié de nous" quelques instants. — Ouais, mais quand même, elle m’a déboîté l’épaule… Y a coup et blessure, là, a-t-il affirmé, dans un mauvais jeu d’acteur.— Oh toi, la ferme, a-t-elle conclu, à moitié morte de rire. Geneviève s’est appuyée sur le comptoir et a demandé à la cantonade, avec la voix pincée qu’elle prend parfois, et qui porte Luc à l’hilarité, à ...

... chaque fois : — Ces m’sieurs-dames prendront un apéritif ?— Pour moi, ça s’ra une double-momie, comme d’hab’, s’est exclamé Luc.— C’est quoi une double-momie ? a demandé Jennifer.— Ben, une momie c’est un demi-pastis… donc, une double-momie c’est un pastis… entier, ai-je expliqué doctoralement, en tentant de contenir le fou-rire qui gonflait en moi. Mais quand elle lui a mis une nouvelle claque, en s’exclamant : — Mais, t’arrêtes de te foutre de moi, oui ! Je n’ai pas pu m’en empêcher, et j’ai littéralement explosé de rire, pleurant et me tenant les côtes. Ils me regardaient, tous les deux, avec des yeux tellement exorbités, que je me suis plié sur la table : j’avais trop mal au ventre. Et bientôt le fou-rire a gagné tout le monde dans le bar, clients et patrons réunis. Et bon… Tout ce petit monde s’est calmé progressivement, et Geneviève a pris le reste de la commande. Pendant qu’elle la préparait, j’ai vu la jeune fille en face de moi devenir sérieuse, tout à coup. C’était moi qu’elle regardait. Je me suis dit, dans un éclair : "Aïe… je sens qu’ça va être dur, là !" — Samuel… je voudrais que tu fasses quelque chose pour moi… J’ai juste incliné la tête, une fois, en déglutissant difficilement. — Raconte-moi comment t’as fait pour sauver la vie de ce type, là, à côté de moi… Il y a eu une pause, parce que la patronne posait nos verres sur la table. Elle nous a regardé avec cet air très maternel qu’elle n’avait que pour Luc et moi. Son expression n’a pas changé quand elle s’est ...