Chroniques immortelles - Le voleur de feu. (2)
Datte: 28/08/2020,
Catégories:
Lesbienne
... Assalamu alaykum madame, dis-je. Êtes fous Farida ? Je suis Christine Gautier, et voici mon amie Christelle. Le visage de la femme s’éclaire et se fend d’un grand sourire. — Wa alaykum assalam. Je suis Farida. Oh ! C’est un grand honneur madame, mon ami Abdelkrim m’avait prévenu de votre possible venue. Soyez les bienvenues. Ma maison est la vôtre, mais j’ai bien peur qu’elle ne soit bien modeste pour vous. — Ce sera parfait Farida. Au contraire, nous nous excusons de nous imposer ainsi. — Par rapport à ce que j’ai connu dans certains coins d’Afghanistan, c’est un paradis, me souffle Christelle après avoir jeté un regard circulaire. La maison est petite, ancienne... pauvre. Les murs sont en pierre, le toit couvert de lauzes. L’intérieur est à l’image de l’extérieur. Une grande pièce faisant office à la fois de cuisine et de salle à manger, dallée de lauzes soigneusement ajustées posées à même le sol sans le moindre ciment. Deux ouvertures dans un des murs donnent accès à ce qui semble être des chambres... Un plafond à la solide charpente apparente... Rien ne ressemble à une construction moderne. Cette maison pourrait avoir été construite il y a des centaines d’années. Mais l’ensemble est propret, soigné, bien rangé. Farida nous désigne des poufs, nous invite à nous asseoir. — Puis-je vous offrir un thé madame ? — Oh s’il vous plaît Farida, cessez de m’appeler madame ! Appelez-nous par nos prénoms, et... On pourrait se tutoyer si... si tu veux ? Farida a posé une vieille ...
... théière sur des chenets dans une cheminée ou sommeille un lit de braises. — Je vous demande quelques minutes. Voyez-vous, je n’ai pas l’électricité, je m’en excuse. Oh par Allah ! J’allais oublier ! Un bêlement plaintif s’est fait entendre. — Une de mes chèvres est en train de mettre bas. C’est son premier, je dois l’aider. Pouvez-vous m’excuser ? — Bien sûr. Attendez, nous venons vous aider ! Un quart d’heure plus tard, émerveillées, nous achevons de toiletter et de sécher un chevreau nouveau-né sous le regard attendri de sa mère. — Je suis étonnée, nous dit Farida. Vous saviez toutes les deux ce qu’il fallait faire. Je ne m’attendais pas à ça de la part d’Européennes ? — J’ai grandi dans une bergerie quand j’étais enfant, dis-je. J’y ai vu mettre bas beaucoup de brebis. Et toi Chris ? — Dans les montagnes d’Afghanistan. C’était pas une chèvre mais la femme d’un taliban. Il n’y avait pas de médecins, j’étais la seule femme, alors il fallut que je me débrouille. — Oh putain... Je la regarde, admirative. Elle n’en finit plus de m’étonner. Elle a cet air nonchalant de quelqu’un qui est toujours parfaitement à l’aise ou qu’il soit. Mais elle aurait besoin d’un bon bain, et moi aussi ailleurs, car les traces de la mise bas, plus la poussière des routes plus la longueur du voyage, je suis sûr qu’on doit cocotter autant que les chèvres ! Je regardai mes fringues... C’est une catastrophe ! — Farida, il faudrait qu’on aille se rafraîchir. Où est la salle de bain ? La jeune femme rougit ...