Homo Quadragenus
Datte: 01/09/2020,
Catégories:
couple,
Collègues / Travail
amour,
nonéro,
amourdura,
... bout d’une heure, j’avais les idées claires. Ma décision était prise. Je suis rentré à la maison comme si j’arrivais du bureau. J’ai tout organisé du boulot, le lendemain, dans le plus grand secret. Pour la première fois depuis des semaines, j’ai fermé la porte de communication avec le bureau de Mélanie. Les vacances scolaires commençaient deux semaines plus tard. Ma femme est enseignante, je n’ai pas dû vous le dire. Le vendredi, dernier jour de classe, j’avais posé ma journée. Je suis parti au bureau le matin, comme si de rien n’était. Je suis rentré à la maison après qu’elles soient parties. J’ai fait les valises et je les ai mises dans le coffre de la voiture. Le soir je suis allé chercher les filles à la sortie des classes. Je les ai emmenées chez ma belle-sœur. Elles adorent leur tata, elles étaient ravies. Je suis rentré à la maison et j’ai attendu qu’elle rentre. Le temps paraît long quand on attend. J’ai dû creuser un sillon dans le carrelage à force de faire les cent pas. Quand elle est arrivée, je lui ai mis un bandeau sur les yeux et je l’ai traînée jusqu’à la voiture. Je ne lui ai retiré le bandeau qu’une fois dans l’aéroport. Elle m’a souri. D’un sourire que je ne lui avais pas vu depuis longtemps. J’ai vu dans ses yeux qu’elle se rappelait. Autrefois, quand on était jeunes et très amoureux, je l’enlevais comme ça le jour de la Saint-Valentin. Nous n’avons pas échangé une parole. Pas besoin. Elle savait ce qui allait se passer. Elle ne savait pas encore où, ...
... mais elle me faisait confiance. Je ne l’avais jamais déçue ces jours-là. Elle était belle comme la première fois où je l’avais vue et que j’étais tombé immédiatement amoureux d’elle. Le premier mot qu’elle a prononcé a été « buon giorno » quand elle a salué le réceptionniste de l’hôtel. Les suivants ont été « je t’aime » et ils m’étaient destinés. Elle les a dits sur la terrasse de la chambre, devant la basilique Saint-Pierre et le monument à Victor-Emmanuel II. On a passé une semaine à Rome. La solitude à deux, le soleil et le chianti nous ont progressivement fait rajeunir. De quatorze ans exactement. La passion est réapparue. Nous étions bien, heureux d’être tous les deux. Nous avons fait l’amour tous les jours, plusieurs fois par jour. Mais pas seulement. On a beaucoup parlé aussi. On ne l’avait jamais fait, en fait. En tout cas pas comme ça. On a mis à plat nos quatorze années de vie commune. On a beaucoup appris l’un sur l’autre. On a réglé des conflits latents. On a trouvé une solution à tous les petits reproches accumulés au fil du temps. Au bout de la semaine, on n’avait pas envie de rentrer. On l’a fait quand même, nous sommes des adultes responsables. Nous avons repris notre vie, mais sur de nouvelles bases. Bien sûr, la passion a disparu rapidement. On savait bien qu’elle ne durerait pas. Mais le désir est resté. Et il est mutuel. Toute cette histoire, et ces deux femmes annexes m’ont fait réaliser que la seule femme dont j’avais besoin c’était la mienne. Je l’avais ...