De l'emportement
Datte: 13/10/2017,
Catégories:
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
profélève,
amour,
hdomine,
pénétratio,
amourpass,
... doucement cahotée par les irrégularités de la route et bercée par le pâle soleil d’automne qui s’invitait dans l’habitacle. Elle ne parlait pas, et pour cause, elle ne savait tout simplement pas quoi dire. Elle avait aimé, mais se sentait un peu confuse. — Tu sais, j’en avais vraiment envie aussi, commença-t-il maladroitement et plus bas que jamais. Il lui expliqua son divorce dont elle avait eu vent, ses difficultés à faire face, seul. Il avait été triste, sûrement. Déchiré aussi. Ces vingt minutes en sa compagnie étaient, en quelque sorte, l’expression de son désespoir, de sa rage même. Il s’en voulait d’avoir été si brutal, il s’en voulait aussi d’avoir balayé sans sourciller les trente années qui les séparaient. — J’ai vu que tu en avais envie, en tout cas, sourit-elle, pâlement. Ils se tutoyaient, c’était bien naturel après ces mois entiers d’apprentissage et de collaboration. Et la route reprit, baignée dans un silence complice nourri de leurs souvenirs commun d’un moment si particulier, si animal, mais si naturel. *** Au bureau, les trois projeteurs au travail levèrent à peine les yeux de leurs écrans pour les saluer distraitement. Lui, avait récupéré toute son attitude de chef d’entreprise. Elle, de nouvelle collaboratrice. Enfin assise dans le bureau qu’il lui avait assigné, elle eut quelques minutes pour revenir sur terre et réfléchir aux conséquences de cet acte un peu fou : l’ouverture de la boîte de Pandore du mythique « acte sexuel avec son patron », son ancien ...
... professeur, des regrets ?… puis le futur. Comment poursuivre son travail ici, avait-elle seulement envie de le revoir, et toutes ces questions qui mettent mal à l’aise. Elle fut interrompue dans ses divagations mélancoliques par deux légers coups frappés à sa porte. Sans surprise, il entra. Il était encore bel homme, les yeux vifs et les épaules larges. Son visage plutôt rond et ses cheveux grisonnants rassuraient. Sa voix plus basse qu’aucune autre faisait vibrer. Ses mains étaient larges sans pour autant qu’il soit maladroit. Il s’adressa à elle un peu tendu, un peu désolé, mais comme on parle à une femme qu’on respecte, les yeux dans les yeux. — Tu sais, j’aurais aimé te faire la cour avant d’en arriver là. Je voulais savoir si tu accepterais que je t’amène au resto ce soir, ou prendre un verre. Sans même prendre la temps de la réflexion, c’était volontiers. *** Il avait choisi un petit restaurant qu’il semblait bien connaître et l’avait mise à l’aise avec des paroles simples dès l’entrée du repas. Le vin lui faisait un peu tourner la tête et elle ne cessait de rire. Son patron savait être charmant. Elle aimait le voir sourire et plaisanter, il en devenait presque timide. Il avait étendu ses jambes sous la table d’une part et d’autre de celles de la jeune femme, un peu dragueur, beaucoup protecteur. Il voulait se rattraper. Ce contact la faisait frémir : elle souhaitait ses lèvres sur ses lèvres, encore une fois. Pas une étreinte violente mais un geste simple, une sorte de ...