1. Histoire vraie : ma vie avec Greg (2)


    Datte: 19/10/2020, Catégories: Première fois

    ... même pas sacrifier ma santé mentale pour son bonheur.Quand vint la première année de licence, mon père fût de nouveau muté, dans une petite ville de province, cette fois. Aucune Université à proximité n’offrait un cursus satisfaisant. Nous étions d’accord au moins sur ce point, hors de question de sacrifier mes études. Même si la perspective que je devienne prof ne réjouissait pas vraiment mes parents – je tiens bon de préciser qu’en ce domaine l’avis de ma mère comptait peu – elle constituait un moyen terme auquel mon père avait fini par se ranger. Par un plaisant hasard, une de mes tantes possédait une chambre de bonne en Région Parisienne, j’en profitais donc pour m’inscrire dans une faculté de la capitale.Ce n’était pas l’idéal non plus, la chambre étant située au septième étage sans ascenseur. Elle était si exiguë que j’aspergeais les toilettes à chaque fois que je prenais une douche… Autant dire que le contraste avec la villa de Bordeaux ne jouait pas dans le bon sens. Je n’en avais cure car j’étais enfin libre. Je pouvais m’habiller comme je voulais, sortir toute la semaine et, surtout, m’offrir des places de concert. Je m’ennuyais toujours autant dans les soirées et les garçons ne m’intéressaient pas plus qu’avant. Prétentieux, gras, superficiels et suffisants, ils subissaient souvent mon ire et mes morsures de renarde.Cette morne situation aurait pu se poursuivre, me laissant le temps de me consacrer à mes études si un message électronique de ce bon vieux tonton ...
    ... Greg n’était venu perturber mon spleen parisien comme une pierre la surface lisse d’un étang. « On se fait un restau ? ». Il m’aurait donné un shutō-uchi à la jugulaire que mon souffle aurait été coupé tout aussi net. J’avais essayé de l’oublier et tout est revenu d’un coup. Je me suis mise à pleurer, les larmes n’arrêtaient pas de couler, une vraie fontaine. Je lui ai juste répondu oui.J’ai acheté une robe chinoise dans le treizième arrondissement. Le rapport qualité-prix était imbattable : rouge en simili-soie avec des motifs floraux dorés. Je voulais lui en mettre plein les yeux. J’avais pris un peu de poids, ce qui présentait l’avantage non négligeable de me faire gagner un bonnet de soutien-gorge sans pour autant m’empêcher de rentrer dans une coupe calculée pour une morphologie asiatique. Le résultat dans la glace me satisfit, le tissus épousait agréablement mes formes.Greg avait réservé une table dans un restaurant Thaï très côté. Là, je me suis rendue compte que mon idée de robe n’était finalement pas si bonne que je l’avais pensé. A côté des serveuses, je ressemblais à l’extra européenne embauchée à la dernière minute. La décoration était tout à la fois traditionnelle et incroyable : de la boiserie sombre sur les murs crème, des plantes vertes partout, une cascade artificielle constituée de pierres plates empilées et plusieurs statues de Bouddha. Quand j’arrivais à la table, Greg était déjà installé. Je retirais mon manteau. Il y eut quelques secondes de blanc. Je ...