La Hase et le Rapace - 4
Datte: 23/10/2020,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
L’homme hésite. Ce qui n’est guère étonnant puisque c’est un homme et que l’hésitation fait partie de sa nature. Il passe l’heure qui le ramène du travail à réfléchir à la meilleure solution. La question est : doit-il repasser par chez lui ou se rendre directement chez la femme. Au moins, une chose est sûre, il se rendra dès ce soir à son invitation. Son manque d’assurance porte uniquement sur les conditions de cette visite. Finalement, il opte pour une étape à son domicile. Il va prendre une douche et se changer. Il n’a pas envie d’être vu, par elle, dans ce costume cravate qui lui sert d’uniforme. Est-il franc pour autant ? Non bien sûr. Puisqu’il va lui cacher une partie de sa vie. Il a pourtant le sentiment contraire : les vêtements qu’il va porter sont ceux qu’il affectionne, dans lesquels il est bien, dans lesquels il se sent lui-même. De la même façon, il va se munir de divers objets. Si l’occasion se présente, il lui en parlera… Evelyne attend. En fait, elle ne sait pas si elle attend ou si elle espère, la venue de l’homme. En tout cas, elle est prête à le recevoir. Une jupe plissée, noire, courte ; un haut de soie bleu tendre qui laisse dégagé l’arrondi de ses épaules et la naissance de son cou. Un string noir, à la face dentelé de transparence. Pas de maquillage hormis un soupçon de rimmel et une pointe de khôl. Face à la glace devant laquelle elle tourne pour apprécier l’effet qu’elle renvoie, elle se dit qu’il ne devrait pas résister bien longtemps à ses charmes. ...
... Mais le temps passe et il ne vient pas. Pour tromper les minutes qui défilent, elle range ou déplace des bibelots ou des objets : un cendrier, un vase, un bouquin qui trainasse auprès du canapé… Régulièrement, elle inspecte les alentours de son immeuble. Il est bientôt vingt et une heures et dans la rue les bruits s’estompent. A chaque seconde qu’égrène la trotteuse de sa montre, une certitude gonfle dans sa tête : il ne viendra pas. Seule, devant la longue baie vitrée du salon, dont elle a ouvert les rideaux, elle insulte l’homme à mi-voix. Le salaud ! Deux mots, ponctués d’une onde de désir, qu’elle répète à l’envi. Sans en avoir vraiment conscience, elle a plaqué ses seins contre la vitre. Le froid érige ses tétons, sa chatte brûle. Elle glisse sa main sous sa jupe, sous son string. Elle se caresse. Elle sait que, de l’autre côté de la rue, les hommes, à leurs fenêtres, peuvent la voir faire ; que les promeneurs le peuvent aussi. Elle n’en a cure. Elle glisse ses doigts dans sa fente. Elle les remue. Elle n’est pas étonnée d’être aussi mouillée. Les souvenirs qu’elle évoque sont si présents à son esprit que sa main est presqu’inutile. Elle vibre… Des mouvements, dans la rue, ne la distraient que peu. Sans doute un travailleur tardif pressé de rentré chez lui. Il aura droit à un charmant spectacle qu’il pensera avoir rêvé. Mais l’homme s’arrête, le nez en l’air, un sourire franc et massif accroché à ses lèvres. Elle ne l’attendait plus, pourtant c’est bien lui. Elle pose sa ...