À poil !
Datte: 28/10/2020,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
forêt,
pénétratio,
humour,
policier,
aventure,
nature,
... viennent de subir, je suis loin d’être dans de bonnes dispositions pour la gaudriole. Chacun de mes pas s’accomplit dans la douleur, et je m’accroche régulièrement aux basses branches pour garder l’équilibre et reprendre mon souffle. — Pas si vite ! dit Geneviève, qui perd du terrain en essayant coûte que coûte d’éviter de s’écorcher la peau sur les ronces. Nous progressons à une lenteur désespérante. Il fait de plus en plus sombre, la nuit sera bientôt totale. Je lève les yeux, mais les arbres me cachent le ciel. Nous trébuchons de plus en plus souvent, je grogne et Geneviève gémit et se plaint continuellement. Sa fierté est en train d’en prendre un coup ! Elle se contente de me suivre à quelques mètres, mais je l’entends plus que je ne la vois. Lorsque je me retourne, je distingue à peine la pâleur de sa silhouette. Finalement, il fait nuit noire, et je m’arrête au pied d’un arbre contre lequel j’ai manqué de justesse de me briser le nez. — On ne voit plus rien, dis-je.— Ça valait bien la peine de se faire crever pour avancer de quelques mètres et être aussi paumés qu’avant ! Vous et votre sens de l’orientation, vous repasserez !— Je ne vous ai pas obligé à me suivre, dis-je. Je finis par attraper une basse branche, m’y accroche et entreprends de me hisser dans l’arbre, ce qui ne se fait pas sans mal, étant donné mon état de forme du moment ! — Qu’est-ce que vous faites ?— Je joue à Tarzan, dis-je en grimpant un peu plus.— Ça va vous servir à quoi de faire le singe ? ...
... dit-elle d’en bas. Nous ramener des bananes ?— Très drôle. Je vais essayer de distinguer quelque chose en grimpant plus haut.— Bonne chance, soupire-t-elle. Mais je ne l’entends déjà plus. Une branche craque sous mon pied, et je dégringole d’un mètre en poussant une bordée de jurons. Je dois m’être écorché le dos au passage. Inutile d’insister. Je redescends et me laisse choir depuis la dernière branche. Geneviève s’est prudemment écartée, et mon pied atterrit juste sur ce qui doit être une pomme de pin. Je pousse un cri de douleur, suivi d’une nouvelle bordée de jurons. — Ce n’est pas la peine d’être grossier !— Je me suis fait mal, bordel !— Si vous n’étiez pas aussi maladroit !— Oh, ça va ! Je me remets en marche, les bras battant l’air devant moi. J’entends la voix de ma collègue, derrière moi. — Où allez-vous ? Attendez-moi ! Mais je n’attends pas. Je veux mettre un peu de distance entre cette pimbêche et moi. Au bout de quelques minutes, je m’arrête contre un arbre, m’accroupis et attends. J’entends quelques craquements, assez éloignés, puis le silence soudain rompu par la voix de Geneviève. — Robert, où êtes-vous ? Je m’abstiens de répondre, et m’assois sans bruit. — Robert ! La voix est plus aigüe, plus angoissée, ce qui me fait ricaner dans ma barbe. — Robert ! Ce n’est pas drôle ! Répondez-moi, je sais que vous êtes là ! Je suis en train de goûter cet instant de basse vengeance. Toutes les rebuffades subies depuis les quelques mois qui ont suivi son arrivée à l’agence, ...