1. À poil !


    Datte: 28/10/2020, Catégories: fh, Collègues / Travail forêt, pénétratio, humour, policier, aventure, nature,

    — À poil ! Tous les deux ! Je regarde le type, espérant qu’il plaisante. — Pardon ? dis-je d’une petite voix. Le mec agite d’un air menaçant le canon de son fusil mitrailleur : — J’ai dit : « à poil ». Et j’aime pas répéter deux fois les ordres, aboie-t-il. Je jette un coup d’œil sur la droite, et découvre, dans la demi-pénombre, la mine effarée de Geneviève. — Vous n’y pensez pas ! s’exclame-t-elle. L’autre type qui est près d’elle et qui tient un pistolet automatique lui retourne immédiatement une gifle. — Ta gueule, la pétasse ! Et fais ce qu’on te dit ! Je n’ai jamais eu l’étoffe des héros, surtout avec un fusil-mitrailleur braqué sur le bide, alors je m’exécute sans mot dire. Comme Geneviève a cessé de protester, je suppose qu’elle joue les effeuilleuses, mais je n’ose pas regarder dans sa direction pour m’en assurer. Je l’entends qui renifle à plusieurs reprises, ce qui indique qu’elle doit sangloter. — Les pompes également, mec ! dit le type au pistolet. Et les chaussettes avec. Voilà. Non, ta toquante, tu peux te la garder ! Je m’aperçois que la fille qui les accompagne me regarde d’un air dégoûté, puis se tourne vers son complice au fusil-mitrailleur. — Fallait vraiment faire ça ?— Ça nous laissera de la marge, répond le mec. Ramasse tout ça et on se tire. Ça me rassure tout à coup de savoir qu’ils ont hâte de filer. J’avais craint un instant qu’ils envisagent de nous faire subir quelques sévices sexuels - ce qui aurait sans doute quelque peu rabattu le caquet de ...
    ... cette pimbêche de Geneviève, soit dit en passant -, mais rien de tout ça de prime abord. La petite donzelle insiste cependant auprès de celui qui a l’air d’être le chef : — T’es sûr qu’il va pas lui sauter dessus dès qu’on sera parti ?— Qu’est-ce que ça peut te foutre ?— J’aime pas qu’on maltraite une femme. Et celui-là, il m’a tout l’air d’un obsédé. Elle s’approche de moi et me fout son flingue sous le nez. De loin, il avait l’air petit, mais vu d’aussi près, le trou du canon a l’air tout près de m’engloutir. — T’es un obsédé, toi, hein ? me dit-elle.— … Mais pas du tout, pas du tout, je vous assure.— Tu vas lui sauter dessus, à ta collègue, dès qu’on sera partis. Je sens la sueur mouiller mon front. — Non… non… vous vous trompez… Mais je n’ai pas le temps d’en dire davantage. Une douleur fulgurante m’atteint l’entrejambe et je tombe à genoux, le souffle coupé. Le front au sol, j’essaie, la bouche grande ouverte, d’avaler une bouffée d’air, mais mon thorax est pétrifié par la douleur. Un brouillard rouge tombe sur mes yeux baignés de larmes et un bourdonnement sourd s’empare de mes tympans. Deux ou trois secondes interminables s’écoulent avant que l’air n’envahisse brutalement mes poumons. Je souffle bruyamment comme un type qui vient d’échapper de justesse à la noyade ou comme une otarie du jardin zoologique à l’approche de l’heure du repas, et reprends peu à peu le contrôle de mes sens. J’entends une voix ricaner, à travers le bourdonnement de mes oreilles. — Marisol, t’es ...
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