1. Police polissonne (12)


    Datte: 13/11/2020, Catégories: Lesbienne

    La vie de Sonia est restée en suspens pendant trois longues heures. Elle sort doucement d’un demi-coma, sa tête lui fait horriblement mal, les bruits sont sourds, les voix nasillardes et cette lumière blanche au-dessus de sa tête, violente comme le soleil de midi ; lui fait mal aux yeux. Elle ne sait pas où elle est, ni ce qu’il se passe, et pourquoi elle est allongée, attachée nue sur ce truc dur et inconfortable avec juste un drap sur elle. Et puis, il y a aussi ce masque sur son nez qui lui envoie un gaz à l’odeur étrange et qui lui fait tourner la tête. Elle sent quelque chose qui fait le tour de son crâne et le serre, un bandage sûrement. Le lit bouge puis roule, elle est ballottée dans tous les sens et puis, il y a ces coups de marteau qui tapent dans le crâne à chaque « clac, clac » quand le chariot se déplace et que les roues passent sur les jointures du carrelage. Le lit ne roule plus, des gens s’agitent autour d’elle, on la fait glisser sur autre chose ; un autre lit cette fois plus confortable. La lumière vive a disparu. On lui pique le dessus de la main ; ça fait mal ! Elle a envie de dormir. — Sonia, Soniaaa ...ça va ? La voix est douce et sensuelle. Elle ouvre un œil, puis le second, la lumière a disparu, le plafond est blanc ; on l’a détachée. Un visage de femme se penche au-dessus d’elle et lui sourit, Sonia lui sourit aussi. Elle a la bouche pâteuse : — J’ai soif... demande-t-elle à faible voix. — Je vais te donner à boire, on lui dit. Elle sent le lit ...
    ... s’élever, puis comme un dossier se former dans son dos, petit à petit elle découvre ce qui l’entoure et surtout la personne dont le visage était au-dessus d’elle. C’est une femme, et à la tenue, elle comprend que c’est sans doute une infirmière et qu’elle est à l’hôpital. Elle prend le verre qui lui est tendu et trempe ses lèvres dedans, boit une gorgée. Interrogative, elle cherche au fond de sa mémoire, creuse, fouille et petit à petit les souvenirs réapparaissent : la moto, les coups de feu, la chute puis le black-out complet. Dans sa tête les questions s’enchaînent. Une migraine soudaine et brutale la frappe ; elle a mal à la tête: « Mais que s’est-il passé ? Tout devait bien se dérouler, et pourquoi j’ai mal à la tête, au dos et à la main, ... ? » — Pourquoi je suis ici ? demande-t-elle faiblement. — Tu as eu un accident, mais ce n’est rien ; demain tu iras mieux. Repose-toi je suis là, je veille sur toi. Elle s’endort. Deux heures se sont écoulées, elle se réveille ; l’infirmière est là avec toujours le même sourire et la même voix — Bien te revoilà parmi nous, tu as bien dormi ; est-ce que tu as mal quelque part ? — Oui, à la tête et dans le bas du dos et à la main. — Ah ! Dis-moi : sur une échelle de 1 à 10, 1 pour le moins mal et 10 pour le plus douloureux. À combien tu estimes la douleur ? — Dix pour la main... sept pour la tête et ... six pour le dos. — Bon, je vais chercher le médecin ; je reviens. L’infirmière sort, Sonia tourne la tête et inspecte la pièce. Des murs ...
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