L'escalier d'Escher - Histoires de Sexe

L'escalier d'Escher

... Voyant mon inquiétude, Chloé enchaîne : — Non, ça n’a rien à voir avec ton avalanche. C’était pendant un incendie. Un truc a explosé, et plusieurs morceaux lui sont rentrés profondément dans le corps. Y a eu… des séquelles.— C’est à dire ?— C’est là que ça devient gênant…— Hey ! lui dis-je en remontrant mon corps, mon sexe toujours parfaitement épilé, surtout depuis que je passe régulièrement chez le dermato qu’elle m’a conseillé.— Oui, oui. Je sais. Voilà. Karl est un merveilleux amant. Celui dont toute femme rêverait. Doux, attentionné, prévenant. Fort, beau, viril. Enfin, quand il parvient à… bander. Les docteurs, les chirurgiens ne trouvent pas ce qui bloque. Moi, je finis par penser que c’est dans la tête aussi. Il s’en veut de plus en plus. Il a peur qu’on n’arrive pas à avoir d’enfant. Que je lui en veuille. Ce qui est faux, complètement faux. Je me demande s’il ne compte pas renoncer au mariage. Pour… me laisser libre de trouver quelqu’un de mieux. Mais c’est lui que je veux ! Il est parfait pour moi.— Tu lui as dit ?— Mais bien sûr ! dit Chloé, excédée. Mais il ne me croit plus. Il est persuadé qu’il lui faut me faire jouir systématiquement avec sa queue. Et ses doigts, bon sang ? Et sa langue ? S’il n’était pas de plus en plus traumatisé par ses érections, et si je ne m’en voulais pas autant de ne pas être capable de le faire jouir, moi, j’aurais pas à me plaindre. Quand il me fait pas jouir deux fois dans la même soirée, c’est qu’il m’a fait jouir au moins trois ...

... fois ! Ah oui, une fois que Chloé est lâchée, elle est lâchée. J’ai ouvert les vannes ; je vais pas le regretter, maintenant. — Euh… quand il bande… Tu as fait comment pour y arriver ?— Ça dépend. Parfois, ça vient tout seul. Plus rarement, maintenant. Sinon, j’essaie de lui raconter mes fantasmes. Il aime bien ça, en général. Mais ça devient difficile. Je suis si fatiguée. Je n’ai plus d’idées. Je ne sais plus quoi faire. J’ai peut-être là l’occasion de payer une partie de ma dette. De rendre à mes amis, ma famille, un peu de tout ce qu’ils m’ont donné. — Chloé, c’est décidé ! À partir d’aujourd’hui, ma seule occupation, ce sera de trouver une solution à votre problème.— T’es gentille, dit-elle avec un sourire désabusé.— Je te le promets, Chloé. La séance d’essayage se termine ; Chloé n’avait réalisé qu’un seul modèle. —ooOoo— Mercredi 4 juillet 2012 Début de l’opération Les trois mousquetairesses.Jour M – 11.« Merde, c’est moche comme nom d’opération. Tant pis. » J’ai beaucoup discuté avec Val. Elle est d’accord avec moi : il faut agir. Avec son aide de fine psychologue (« J’ai jamais fait psycho ni médecine, mais je donne mon avis sur tout, et ça marche. »), nous avons conçu un plan de bataille. L’idée m’est venue, et Val l’a adoubée dès samedi soir, lors de notre pique-nique hebdomadaire sur la plage. Tous les samedis depuis maintenant deux mois, s’il fait beau, nous allons à la plage en fin de soirée. Nous marchons le long de la mer, en maillot de bain, main dans la main ...