Mister Hyde - 18
Datte: 02/12/2020,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
18- Julie versa la dernière goutte de vin dans le verre de Frédérique et leva le sien devant ses yeux : la couleur ambrée du liquide la ravissait. C’était un liquoreux roumain comparable au Beaume de Venise ou au Moscatel, bien qu’il soit moins sucré que le second et plus vif que le premier. En bouche, c’était une merveille. Elle fit goulayer la gorgée qui glissa lentement, lui réchauffant le ventre. Elle aimait prendre son temps et savourer chacune des saveurs que lui offrait le vin. Pas comme Frédérique qui, de toute évidence ne faisait pas la différence entre un vulgaire mélange de picrates et un vin de propriété amoureusement travaillé. Cela l’énerva. Elle décida de poser la question qui lui brûlait les lèvres. – Tu me parles de punition mais, vue votre relation, ce n’est pas anormal. Tu as commis une faute, il te punit, pas de quoi en faire un fromage. Jusqu’à présent, c’est toi qui me l’a dit, il a toujours usé de la même méthode : quelques jours d’abstinence, beaucoup d’excitation suivie d’une bonne dose de frustration. Bref, pas la mer à boire. D’autant que tu as l’habitude. Je ne comprends pas que tu sois aussi angoissée… Afin qu’elle ne sente pas jugée par ses remarques, Julie expliqua à Frédérique qu’être dominée ne lui déplaisait pas, bien qu’elle ne se fusse jamais aventurée à jurer sa foi à un homme. Sans doute, avait-elle ajouter, par crainte d’être piégée et contrainte d’accepter des situations ou des obligations qu’elle refuserait si le choix lui en était ...
... laissé. – La confiance ! avait répondu Frédérique. Un bon maître ne trahira pas la confiance que tu as en lui. À moins d’y être poussé par deux raisons : l’envie de te voir partir sans avoir à te répudier ou la nécessité de te punir d’une faute impardonnable. Dans le premier cas, tu endure la peine avant de le quitter parce que ta confiance disparait pendant l’action ; dans le second, tu as une chance d’y échapper : les maîtres informent souvent leurs soumises des corrections qu’ils leurs réservent. Dans ma situation, la sanction est tellement méritée que, même si je souffre, rien qu’à l’idée que ça puisse arriver, je dois m’y soumettre. – Donc, ce n’est pas une punition classique… – Non, c’est une punition qui me frappe au cœur. Il vise la femme en moi, pas la soumise. – Mais c’est dégueulasse ! – Peut-être, encore que je n’en sois pas sûre. Dans une relation comme la nôtre, on n’est pas à l’abri de ce genre de situation. On est sur le fil du rasoir, tout le temps. – Mais qu’est-ce qu’il veut de toi, à la fin ? Frédérique refusa de répondre, elle avait peur qu’en le faisant Julie pensât qu’elle l’avait attirée dans un guet-apens. L’insistance de sa nouvelle amie la mit mal à l’aise, lui prodiguant le sentiment d’être enfermée dans un cul de sac sans la moindre porte de sortie. Julie, au contraire, soupçonnait que les exigences de Frédéric seraient à même de l’exciter. Elle tenait donc absolument à ce qu’elles lui soient révélées. Elle s’obstina, harcela Frédérique qui finit par ...