1. En toute intimité - le baiser (1)


    Datte: 21/10/2017, Catégories: Hétéro

    ... ces trucs qui gâchent la vie, sont arrivés en même temps. Je n’arrive plus à me concentrer, je n’arrive plus à prendre du recul, je ne sais plus ce que je dois faire. Je lui dis que je suis attendu, Pauline est sur le lit assise en tailleur, elle commence à sangloter doucement. Elle a compris. Elle le sait peut-être depuis des jours, mais c’est maintenant qu’elle me le montre. Je ne peux plus garder ce secret plus longtemps, il me ronge depuis des semaines, je n’en dors presque plus. Je suis quelque part content qu’elle le sache. Je m’en veux de la faire souffrir. Je réponds à toutes ses questions sans le moindre mensonge, sans chercher une excuse, sans la mettre en faute. Je réponds également à celle-là : — Tu choisis qui ? — Caroline. Chacune de ces trois syllabes me donnent l’impression d’avaler une lame de rasoir. En vrai, je n’ai pas fait de choix : tout mon corps me dit Pauline. Caroline représente la nouveauté. J’aimerais aussi être son premier. Je ne suis pas fan de sa façon d’embrasser, ni de son odeur corporelle, ou de ses formes. Je m’y habituerai peut-être... Pauline, tout le monde la déteste. Tout le monde m’avait dit de faire attention avec elle, de bien me protéger : réputation de fille facile, réputation d’allumeuse, caractère difficile... Je n’arrive pas à réfléchir, je ne veux plus entendre toutes ces critiques sur elle, elles me touchent moi aussi, d’autant qu’elles ne sont pas vraies. Pauline pleure à chaudes larmes. Je ne l’ai jamais vue aussi triste. ...
    ... Sa peine m’envahit, elle me pénètre, mes yeux s’humidifient. J’ai envie de partir, je n’ai pas envie de la laisser ainsi. Je suis entre deux feux. Le pire est qu’elle ne pleure pas parce que je la trompe, ou parce que je l’humilie depuis trop de temps. Elle ne pleure pas non plus parce que je n’ai pas dit son nom, la vexant dans son amour propre. Elle pleure pour une chose si évidente que je ne la vois pas tant qu’elle ne me l’a pas encore annoncée d’une petite voix qui ne pourrait pas être plus sincère : "je t’aime". Je n’en peux plus, je m’effondre. Assis par terre, je plonge ma tête dans mes mains. Elle me demande de la prendre dans mes bras une dernière fois avant que je ne la quitte, je n’arrive pas à bouger la moindre partie de mon corps. Elle fait le premier pas, elle est contre moi, c’est elle qui me console en posa ma tête contre sa poitrine que j’adore. Je l’enlace, je prends enfin une vraie décision, j’écoute enfin mon cœur : je me fous de ce que tous les autres pensent d’elle. Je n’ai pas besoin de le lui dire, elle le sait déjà, elle le sent lorsque je dépose mes lèvres sur les siennes : je ne la quitterai pas. Ce baiser est peut-être bon, est certainement merveilleux, mais je ne m’en souviens déjà plus. Il n’est rien par rapport à celui d’il y a deux mois. Je sais déjà que personne ne pourra me le faire oublier. Il était si doux et tendre, nos langues se caressaient doucement éveillant mes papilles et mes sens, agrémenté d’un petit goût salé provenant de ses ...