1. Elle et Elle (12)


    Datte: 10/12/2020, Catégories: Lesbienne

    Le chemin entre la cuisine et les draps ne fut jamais parcouru aussi vite. La promesse de Laetitia était beaucoup trop tentante. Pressée, j’attirai mon amante dans mon sillage, main dans la main en courant, ou peut-être que c’est elle qui me poussa, poursuivies toutes deux par une guirlande de rires. On ne s’arrêtait pas de rigoler depuis tout à l’heure. Oui, l’amour ça rend idiot, je plaide coupable. On marqua tout de même une pause, parce que soudain, ma copine devint toute sérieuse. Elle se pencha vers moi, pris mes joues dans ses paumes pour être sûre que je la regardais attentivement, et me dit, sur un ton qui laissait bien comprendre que tout ce qu’elle allait me dire était très important : « Il faut que je te dise un truc, bébé. Ecoute-moi bien… Il n’y a que toi dans ma vie. Je suis amoureuse de toi. Tu es ma déesse, tu es mon grand projet. Et surtout, regarde autour de toi. » Elle me fit jeter un coup d’œil derrière elle, en direction du lit qu’elle avait si bien refait tout à l’heure et que nous nous apprêtions à froisser à nouveau de nos ébats. « Ceci, Laure, c’est ton appartement. Ceci est ta chambre. Ceci est ton lit. Tout est à toi autant qu’à moi. Je veux que tu le saches. » Qu’est-ce qu’elle pouvait être sentimentale, par moment, cette nana ! C’était désarmant. Rien que de me dire ça, ça avait fait battre la chamade à son petit cœur d’étourneau, et ses paupières étaient perlées de minuscules gouttelettes d’émotion. « Oh, et encore un truc – ensuite j’arrête de ...
    ... parler – ce corps, mon corps, est à toi, entièrement à toi, rien qu’à toi, pour toujours. » Toutes les deux très émues désormais, on partagea une longue série de baisers, pendant une éternité. Toujours les mêmes, mais toujours aussi doux, toujours aussi savoureux, chauds, sucrés. Nos lèvres scellèrent le serment de notre union. J’étais sa femme, elle était ma femme. « Bon. Maintenant ma chérie… Je crois que tu as dit quelque chose à propos de « jouets » que tu voulais me faire essayer ? » Son regard s’alluma. Un sourire de coyote apparut sur son visage. C’était clair que dans sa tête tout un paquet d’idées cochonnes venaient de débarquer. Je ne demandais qu’une chose : qu’elle les mette en pratique. « Alors… Laisse-moi jeter un coup d’œil… » dit-elle en fouillant dans sa table de nuit. « Et si, pour commencer, on s’amusait un peu avec ça ? » L’air candide et innocent avec lequel elle me présenta ces objets s’accordait assez peu avec l’usage qu’elle avait l’intention d’en faire. Dans chacune de ses mains, elle tenait un gode. Pile ce que j’espérais. Ils étaient très différents. Le premier, celui qui attira mon regard tout de suite, c’était une monstruosité, un machin improbable : réplique parfaite d’un phallus, dur et veineux, il était d’un noir luisant, comme un disque vinyle. Surtout, il était énorme. J’exagère peut-être un peu, mais j’eus l’impression qu’il était long comme mon avant-bras et épais comme une canette de Coca. C’était ça qu’elle avait envie d’enfoncer en moi ? ...
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