Le fantôme de mon cœur - Histoires de Sexe

Le fantôme de mon cœur

... revêtu l’uniforme de l’hôtel. Cette fois, pas question de me balader dans les couloirs les yeux fermés. Mac Hillian se contente de me suivre, une main posée sur mon épaule. Le savoir près de moi me rassure, et la directrice nous attend. — Entrez, Jennifer, et veuillez faire vite, j’ai un autre rendez-vous. Que puis-je pour vous ? Je rougis jusqu’aux oreilles. — C’est à dire que… Vous savez, le fantôme de Mac Hillian… Eh bien, il est ici. Elle éclate de rire. — Bien sûr qu’il est ici ! Il vaut mieux, d’ailleurs, il est notre fonds de commerce !— Non, vous ne comprenez pas. Il estvraiment ici. Son sourire se rembrunit soudain. — Où ça ? Dans cette pièce ?— Oui. Dites-moi, les feuilles sur votre bureau, c’est important ?— Non, c’est de la pub. Pourquoi ?— Parce que… Là, sans explication rationnelle, la pile de feuilles s’envole, s’éparpillant dans toute la pièce. Placée où je suis, à plus de deux mètres de son bureau, ce ne peut être moi… La directrice ouvre des yeux comme des soucoupes. — Vous pouvez me refaire ce coup ? C’est à mon tour de sourire. — Moi, non, mais Mac Hillian, probablement. Les stylos, là, à votre droite. Ceux-ci s’envolent comme par magie avant de s’éparpiller sur le sol. Elle n’en croit naturellement pas ses yeux. — Et… Et… Et vous pouvez lui parler, là ?— Tout à fait, mais pour le moment, il veut que je vous donne d’autres preuves de son existence. Mac Hillian m’a expliqué en détail son stratagème, qui semble pour le moment fonctionner admirablement. ...

... Seulement, il est prévu maintenant de passer aux choses sérieuses… J’espère simplement qu’il ne m’enfume pas… — Madame, Mac Hillian était dans votre chambre, ce matin, pendant que vous vous habilliez.— Ah ?— Oui, et il me charge de vous dire que votre porte-jarretelles jaune est ravissant, et que ne pas porter de culotte est vraiment une délicieuse attention. Alors là, c’est quitte ou double. Si Mac Hillian est une fumisterie, je peux dire adieu à mon stage et probablement à mon éventuelle carrière. Elle blêmit, mais je décide de continuer à répéter ce qu’il me murmure à l’oreille. — Il me dit aussi que vous ne devriez pas abuser des boules de geisha, surtout comme celles en ivoire sculpté que vous portez en ce moment tout au fond de vous. De blême, elle vient de passer à livide. — Mais… Mais… Mais… Comment le savez-vous ?— Je vous l’ai déjà dit. Moi, je n’en sais rien… Mais Mac Hillian, lui, vous a vu les enfiler. Je me répète, il est là, juste à côté de moi. Elle essaie de se reprendre. — Bon, admettons. Et que voulez-vous ?— Moi ? Il paraît que je suis l’élue, celle qui… Aïe ! Mac Hillian vient de me claquer le cul avec force. Il m’attrape par le bras. — Pardon… Je suis l’élue, reprends-je en insistant sur ces trois mots, mais aussi en me mordant la lèvre pour ne pas gémir. Je suis la seule qui puisse briser la malédiction qui l’accable…— Ah ? Et je me répète, que voulez-vous ?— Les clés de la vieille bibliothèque. Il y a là-bas des livres qui me donneront accès aux formules ...