1. Johanne


    Datte: 15/12/2020, Catégories: Lesbienne

    Ça fait une quinzaine de minutes que j’arpente la rue maintenant. D’après les numéros de porte, je ne dois plus être tellement loin de l’adresse qu’elle m’a laissée dans son dernier courriel. Elle se prénomme Marie-Andrée. C’est notre première rencontre aujourd’hui.D’après l’agence avec laquelle j’ai fait affaire, Marie-Andrée devrait convenir tout à fait à ce que je cherche. Personnellement, je n’ai jamais été emballée à l’idée de recourir aux services d’une agence de rencontre, aussi sérieuse soit-elle. Sans doute est-ce dû à certains préjugés véhiculés dans la société, mais une agence de rencontre m’a toujours semblé une solution de losers, une solution pour des gens qui étaient trop moches, trop nigauds ou trop empotés pour fréquenter des personnes intéressantes.Ce n’est pas que je corresponde à ces qualificatifs, loin de là. J’ai 23 ans. Je suis blonde, les cheveux coupés courts, ce qui me donne un petit air «garçon manqué» qui contribue à mon charme. En plus d’être grande, admettons que j’ai des formes plus que généreuses, si vous voyez ce que je veux dire. Sans être grosse, j’ai ce qu’il faut là où il faut, comme me l’a fait remarquer un jour un collègue. Subtil. D’ailleurs, au bureau, ce ne sont pas les propositions de rendez-vous qui manquent. Pour plusieurs de mes camarades de travail, je véhicule assurément l’image parfaite de la blonde idiote prête à coucher avec le premier venu. Une vraie bimbo, comme disent les Américains. Les stéréotypes ont vraiment la vie ...
    ... dure! De toute manière, ces gens ne m’intéressent pas. Je ne suis pas du genre à fréquenter les bars. De plus, mes «préférences» seraient plutôt mal vues dans un endroit aussi macho que mon lieu de travail. Je me suis donc décidée à faire appel avec cette agence que m’a recommandée une amie. Comme nous sommes en période creuse au bureau, je n’ai pas eu trop de mal à négocier mon après-midi de congé avec mon patron. Justement, ça tombe bien. Nous sommes vendredi, avec en prime un soleil de juillet à faire cuire un œuf sur un trottoir. Histoire de faire bonne impression, je me suis vêtue pour l’occasion d’une tenue apte à mettre en valeur mes formes : pantalon bleu pâle moulant, gilet de marin blanc à rayures sans manches et sandales à talon plat. Sac à main accroché à l’épaule, j’approche de ma destination.Arrivée devant l’immeuble, je vois une femme en train de se faire bronzer, étendue sur le ventre, le visage tourné de côté sur ses bras croisés à l’avant du corps. Quand je dis «femme», dans son cas, il s’agit d’un euphémisme. Uned-é-e-s-s-e! D’après la description qu’elle m’a donné, Marie-Andrée m’a laissée un peu perplexe. J’avais peine à imaginer une femme aux formes aussi envoûtantes. Mais le festin que j’ai sous les yeux dépasse de loin mes espérances les plus folles. Les premières images qui me viennent à l’esprit sont celles qui figurent dans les ouvrages d’art, où l’on voit la Vénus callipyge, la Vénus «aux belles fesses», exposée au Musée de Naples, ainsi que la Vénus ...
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