1. Marie-Ange


    Datte: 20/12/2020, Catégories: fh, plage, amour, volupté, Oral init,

    Il faut grimper dans un chemin digne du passage des chèvres, seulement accessible aux ânes. Il faut courber l’échine pour éviter les ronciers, se frotter les mollets aux orties, écraser l’herbe odorante du maquis corse, suer sang et eau pour trouver, là-bas, tout au bout de nulle part, une masure qui se confond avec le paysage. Bancale, toute de pierres de tailles ajustées sans mortier, au toit recouvert de lourdes lauzes. Seul signe d’un brin de vie dans cet univers végétal et minéral est la cheminée qui fume. La lourde porte reste ouverte toute la journée pour faire entrer l’air, le soleil, la chaleur et évacuer la fumée qui règne presque en permanence dans cette antre. Devant, sous un figuier plus que centenaire, une table en pierre, une ou deux chaises de paille, branlantes, aux assises défoncées vous tendent leurs fragilités et accueillent le visiteur, le promeneur que vous êtes. En guise de bienvenue, une cruche de terre cuite, suinte l’eau fraîche, deux verres à la propreté impeccable sont déjà remplis d’un gouleyant rosé, au côté d’une grande assiette de charcuteries maison. Quelques belles mouches bourdonnantes, y ont entamé leur festin avant vous… Au moment où vous vous effondrez sur le siège, en faisant attention que le bois ne s’écroule pas sous votre poids de citadin encroûté par des heures et des heures de bureau, sur le pas de la porte, un vieux chien vous inspecte de loin, grognant, le poil hérissé, la babine pendante qui montre une gencive édentée et des ...
    ... flancs pleins de cicatrices, restes d’affrontements avec les cochons sauvages du coin. Cet accueillant cerbère sert de cloche d’alerte à l’être humain qui vit ici. Mais qui peut bien vivre dans ces lieux, éloignés de toute civilisation, perdu au milieu de la montagne corse ? Un ermite ? Un berger misanthrope ? Un bandit ? Alors que vous vous apprêtez à saisir le verre de l’amitié qui étanchera votre soif, revigorera vos muscles endoloris par la marche et nettoiera la poussière qui vous colle la langue au palais, une voix sourde souffle dans votre dos : — Pace salute ! À l’apostrophe, vous vous retournez d’un bloc, sur vos gardes. Face à vous, apparue comme par enchantement, une grande fille d’une trentaine d’années, la peau brune, le cheveux noir natté serré. La poitrine avantageuse, prête à déborder d’une chemise sombre à carreaux, dont elle a retroussé haut les manches, laisse voir des bras musclés mais fins et délicats. Le pantalon noir, crasseux, moule des hanches légèrement évasées et met en relief un postérieur ample et ferme. — Bonjour… bredouillez-vous.— Marie-Ange… ajoute la voix à l’accent corse, légèrement traînant tout en accentuant les voyelles. Et elle vous tend alors une main ferme, aux doigts longs, à la fois doux comme la soie et calleux comme une écorce de chêne. Ainsi, vous découvrez là, la retraite de la belle Corsoise, célèbre dans toute son île pour sa charcuterie et ses fromages. Elle y demeure été comme hiver. Passe son temps à courir le maquis à la ...
«1234...»