Business, vernis à ongles et talons dorés - Histoires de Sexe

Business, vernis à ongles et talons dorés

... déposant le dossier sur la table basse devant monsieur Daniel. Si vous en prenez connaissance maintenant, cela vous permettra de disposer d’une avance déterminante sur vos concurrents.— Qui ne manqueront pas de contester et pour laquelle ils demanderont une enquête. Ce qui serait très compromettant, pour vous et moi. Monsieur Daniel avait quitté son sourire. Il reprit : — Sauf si je décide d’acheter leur désintéressement…— Oui, mais… J’imagine que cet achat a un prix, que vous ne manquerez pas de répercuter sur le coût officiel du marché, ce qui risque d’attirer encore plus l’attention des autorités.— Oui, mais… Avez-vous d’autres choix ? C’est effectivement un risque, mais dans la vie, il faut savoir en prendre. Il avait dit ces derniers mots d’un air paternel qui semblait destiné à placer Caroline en position d’infériorité. Mais ma femme avait décidé de sortir les crocs : — Eh bien ! c’est un risque que je ne prendrai pas : vous allez récupérer ce document, et sans que je sois obligée d’augmenter l’offre. Notre hôte voulut rétorquer mais elle enchaîna : — Et vous vous assurerez que vos concurrents n’iront pas plus loin car s’ils le font, votre position sera encore plus délicate que la mienne. Monsieur Daniel écoutait maintenant Caroline d’un air grave. Pour ma part, je l’aimais plus que tout quand elle était comme ça. Elle reprit : — Je suis d’astreinte ce soir à la mairie, et cette nuit, l’alarme signalant une intrusion va sonner. Je ferai intervenir la police municipale, ...

... qui constatera que la porte de mon bureau a été fracturée mais que rien n’y a été dérobé. Par précaution et sur ma demande, les agents relèveront les empreintes sur la poignée, qui est celle qui se trouve devant vous et sur laquelle vous allez maintenant poser votre main, si vous souhaitez repartir avec le dossier. Ainsi, si un jour l’on cherche les raisons qui vous ont permis d’éliminer vos concurrents sur l’appel d’offres au marché de vidéosurveillance, les autorités s’intéresseront à ce braquage qui semblait anodin et remonteront vers vous. Qui pourra alors me reprocher de m’être fait subtiliser des informations par votre effraction ? Voilà, monsieur Daniel, vous pouvez maintenant prendre le dossier qui va sauver votre entreprise. Et la poignée. Un long silence s’ensuivit. J’étais atterré. Le plan de Caroline me semblait tout autant stupide qu’impossible à réaliser. Mais je n’étais pas doué pour les affaires, et la froide conviction de ma femme semblait avoir suffisamment convaincu son interlocuteur pour le plonger dans une réflexion silencieuse. Après quelques minutes, il fit mime de se lever : — J’abandonne. Trop risqué pour moi, et je n’ai aucune garantie de votre confiance. Gardez vos petits papiers, vos combines foireuses et je me débrouillerai. Ses paroles agirent comme un coup au ventre de Caroline, qui voyait son plan s’écrouler. Elle me lança un regard plein de désespoir. La situation lui échappait complètement, et il fallait que j’agisse. — Attendez ! lançai-je à ...