C'est grave, docteur ? - Histoires de Sexe

C'est grave, docteur ?

... Dominique passe de la statuette à ma petite personne. Un mignon sourire naît sur ses jolies lèvres. Je reste raide comme un piquet alors qu’elle s’approche. Je fais un tantinet la gueule, aimable comme un CRS souffrant de caries dentaires et d’hémorroïdes en même temps. — La statuette… C’est moi ?— … dis-je en opinant du bonnet.— Tu ne m’as pas oubliée… ni remplacée ?— Comment aurais-je pu ? La statuette la représente en buste, nue, un sourire angélique aux lèvres. J’y ai passé un nombre incalculable de nuits à la sculpter, la polir, la rendre désirable. Le petit gros s’approche de nous. — Il faut que je te présente, Yves, mon premier patient.— Ah, c’est lui la hernie !— Yves, je te présente le docteur Duval, mon papa. Merde, quel con je fais, son père ! Papounnet ! À cet instant une petite bonne femme entre dans l’atelier. Copie conforme de Dominique. — Ah, je vous retrouve.— Viens voir ma chérie, monsieur a fait la sculpture de notre fille. Une merveille. Je me demande comment il a pu reproduire certains détails. Il dit cela avec un petit air entendu. En effet, j’ai poussé la précision à recréer la petite fleur sur son sein. Mon médecin perso pouffe. — Tu lui as dit pour nous deux ?— Ben oui, je ne leur cache rien. Presque tout, certains détails sont trop… intimes. Me voilà bien, avec « beau-papa » qui me fait ses yeux de scanner et « belle-maman » qui me passe à l’IRM. Ils me testent, m’évaluent, me soupèsent du regard. En effet, quelle que soit la famille, papa-maman font ...

... une belle enfant, ils espèrent la voir trouver un beau boulot, c’est fait. Puis ils rêvent de la voir avec un gentil, séduisant, intelligent et bel amoureux :moi. Et là catastrophe, ils se rendent compte que fifille va partir, avec ce gars, ce voleur d’enfant. Souvent les parents veulent tout et son contraire. Indifférent aux regards scrutateurs de ses parents je continue de rouméguer. — Pourquoi être partie sans rien dire ; rouspété-je à mi-voix.— Je ne savais pas que tu allais partir plusieurs semaines toi aussi, me répond-elle sur le même ton. Le paternel, qui nous voit célébrer des messes basses s’approche et fait sa révélation, heureux de son petit effet. — Ma fille ne vous a pas prévenu, je suppose, le Dr Ouzi prend une retraite bien méritée, Dominique reprend son cabinet. Vous serez de sa patientèle, j’espère.— Cela va de soi. Mon regard planté dans le sien, je saisis sa menotte et la pose sur mon cœur, avec mon air de chien battu. — D’ailleurs, Docteur, j’ai une douleur, là, je crois que c’est fêlé, vous pourriez le réparer ?— Je vais m’y employer. Elle dépose un baiser sur ses doigts et caresse mon torse. — Si je fais ça…— Ça va déjà mieux. Je laisse passer un instant et je murmure : — Il me faudra aussi de nombreuses séances de rééducation, une certaine raideur à un certain endroit.— J’ai bien peur que ce ne soit chronique, mais il existe quelques moyens… naturels de te soulager. Elle devient rouge de confusion lorsque je lui murmure à l’oreille : — J’ai commencé à ...