L'amant (2) Petit diable !
Datte: 04/02/2021,
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Première fois
... rentrez chez vous ! Si vous continuez à ce rythme, vous ne tiendrez longtemps, croyez-moi ! Détendez-vous, voyons ! … Et puis on va penser que je vous exploite…Les quinze premiers jours de juillet se passèrent ainsi, sans Antoine. Il venait tout de même lui rendre visite de temps en temps pour quémander quelque conseil sur la comptabilité. Il s’étonnait alors de la froideur qu’elle affichait envers lui : ses propos se limitant au strict nécessaire au boulot. Plus de fantaisie ! Plus de sourire ! Plus de belles jambes à admirer ! Avait-il commis un impair, se demandait-il ? Avait-il été irrespectueux sans le vouloir ? En tout cas, il en était tout malheureux. Un jour enfin, il s’enhardit à lui faire part de ses inquiétudes : — Pourquoi me fuyez-vous, Agnès ?La directrice-adjointe fut touchée par cette question, aussi abrupte qu’inattendue, lancée comme un message de détresse. — Mais je ne vous fuis pas, fit-elle alors que son regard disait exactement le contraire… J’ai juste beaucoup de travail avec mon nouveau job, voilà tout. — Ai-je fait quelque chose de mal ? Est-ce que je vous ai déçue ?À ces mots étranglés, elle comprit qu’il n’était plus temps aux faux semblants, que le pauvre homme était terriblement malheureux et qu’il s’accusait peut-être même d’être responsable d’une situation qu’il n’avait fait que subir. Elle le fit asseoir. — Soyons clairs, Antoine, commença-t-elle, affrontant ce regard qui l’avait si souvent fait chavirer. Je regrette beaucoup ma conduite de ...
... l’autre jour. J’ai eu une attitude indigne d’une femme honnête, indigne aussi de ma position dans l’entreprise… En un mot, je me suis conduite comme une catin ! — Je n’ai jamais pensé ça, Agnès… — Laissez-moi parler, Antoine… Sachez que je regrette de vous avoir entraîné dans cette histoire. Mais ne culpabilisez pas, vous n’y êtes pour rien. Je suis la seule responsable.Antoine était dépité et affichait un air malheureux. — Vous voulez dire que… il n’y aura plus rien entre nous ? — Soyez raisonnable. Regardez les choses en face. J’ai une famille, un mari et des enfants que j’adore. Je ne veux pas briser tout ça !Antoine semblait accablé et ne disait mot. Elle reprit : — En plus, je suis beaucoup plus âgée que vous… — Ne dites pas ça, Agnès, coupa-t-il. Vous êtes tellement belle que… — Non, non, non !… Restons en là et oubliez tout ça.Elle se leva pour mettre fin à cette mise au point : — Nous resterons bons amis et ma porte vous sera toujours ouverte, mon cher Antoine.Puis alors qu’il s’apprêtait à sortir du bureau, elle lui glissa à l’oreille : — Si cela peut vous réconforter, sachez que j’ai rarement pris autant de plaisir avec un homme ! Mais restons-en là. Ça vaudra mieux.Antoine lui fit un grand sourire et quitta le bureau avec une impression mitigée.Enfin, à la mi-juillet, arrivèrent les vacances pour Agnès, des vacances bien méritées après ces deux premières semaines en tant que directrice-adjointe qui furent très intenses et très éprouvantes.Avec son mari Nicolas et ses ...