Le fantôme - Histoires de Sexe

Le fantôme

... desserra enfin son étreinte, laissant la jeune fille se recroqueviller sur le lit. Épuisée, larmoyante, endolorie et se sentant trahie par son propre corps, Claire sanglotait doucement. Le fantôme la considérait avec amusement et désir, sans même mesurer l’horreur qu’il lui avait fait subir. Tout occupé par les sensations fortes d’emprise sexuelle et de pouvoir qu’il retrouvait et qui lui donnaient une impression de toute-puissance, il questionna : — Pourquoi pleures-tu, ma belle ? Je ne t’ai même pas déflorée. Tu devrais plutôt me remercier de t’avoir fait jouir sans pour autant menacer ta virginité. Sais-tu que tu as beaucoup de chance ? En peu de temps, tu as eu plusieurs orgasmes dont deux grâce à moi. Rares sont les jeunes femmes de ton âge qui vivent de pareils privilèges.— Je vous déteste, murmura la jeune fille entre ses dents.— Tu dis cela, mais ose prétendre que ton corps n’a pas aimé le plaisir que je lui ai donné. Je sais pertinemment qu’il a adoré ce que je t’ai fait et qu’il n’a qu’une envie : recommencer et aller plus loin dans le plaisir avec moi. Mais je le ferai languir jusqu’à ce soir… et lorsque tout le monde dormira profondément chez toi, ma jolie, tu viendras à moi pour que je te fasse mienne véritablement et pour toujours. Ton corps, ton sexe que j’ai domptés la nuit dernière et cet après-midi, te guideront jusqu’à ma demeure et là je te posséderai jusqu’à ce que la nuit cesse. Fais-toi très belle cette nuit pour venir me retrouver ! Je veux que ma ...

... femme soit belle. D’ici là… Un bruit de pas courant dans l’escalier interrompit son discours. Le sorcier, d’un geste, déverrouilla la pièce. Et lorsqu’Anita ouvrit la porte de sa chambre, la voix et le corps fantômes de Desgrange avaient quitté les lieux. La jeune blanchisseuse trouva son amie recroquevillée sur son lit, l’air hagard et effrayé, prostrée et blanche comme un linge. Différents numéros duPetit Écho de la Mode étaient éparpillés à terre, une chaise avait été renversée. Affolée, Anita se précipita. Mais aussitôt qu’elle toucha Claire, la jeune fille eut un haut-le-corps comme si son amie l’avait brûlée. Puis d’un seul coup, elle éclata en sanglots et entre deux crises de larmes, elle hoquetait : — Plutôt mourir… plutôt mourir… Et ce disant, elle se balançait d’avant en arrière, comme si elle pouvait bercer sa douleur. Bouleversée de la voir réagir ainsi, pressentant le pire, Anita s’écria : — Claire, je t’en prie, parle-moi, dis-moi pourquoi tu es dans un état pareil. C’est à cause de Desgrange n’est-ce pas ? Il est venu ici et t’a agressée, hein ? Ne pouvant toujours pas parler tant les larmes l’aveuglaient, Claire ne put que hocher la tête. Mais cette seule réponse suffit à Anita qui explosa : — Je m’en doutais ! Le misérable ! Comment a-t-il pu entrer sans que nous le voyions ? Claire, il faut absolument que Lafargue te mette à l’abri dans un endroit où le comte ne pourra pas t’atteindre. Tu m’as parlé tout à l’heure d’un buron dans la montagne… C’est là qu’il doit ...