Le fantôme - Histoires de Sexe

Le fantôme

... pouvoir s’arrêter et tenter de se protéger de tout contact physique. Lorsque le luthier voulut s’approcher d’elle, elle fit un bond sur le lit et dans ses yeux se manifestait une telle peur panique que Louis comprit immédiatement que la jeune fille avait été agressée par leur ennemi. Alors, le plus doucement qu’il put, malgré la fureur qu’il ressentait pour Desgrange, il s’assit au bord du lit et il dit tendrement : — Claire, je suis là. Je ne te quitterai plus à présent, je te le promets. Et je trouverai le monstre qui t’a fait du mal. Regarde-moi, mon amour… Je t’en prie ! N’aie pas honte. C’est le comte qui devrait rougir de ce qu’il a osé te faire. Et je suis également fautif : je n’aurais pas dû te laisser seule ici. Je ne pensais pas qu’il aurait osé s’attaquer à toi chez ton amie. J’aurais dû être plus méfiant… Anita, qui venait de monter pour voir comment allait Claire, pensant que peut-être la jeune fille irait mieux en présence de son fiancé, vint tristement poser sa main sur l’épaule du luthier : — Desgrange a dû s’introduire ici. Comment, je ne sais pas, car nous étions tous à la maison et nous aurions pu le voir…— Il a dû venir ici en esprit sans entrer physiquement dans la maison. Je suis sûr qu’il a procédé de la même façon à la ferme la nuit dernière. Il a dû créer un sort de magie noire puissant pour pouvoir se dédoubler. Voilà pourquoi je sentais sa présence sans parvenir à l’identifier.— Seigneur Dieu ! Alors vous voulez dire qu’il a en quelque sorte ...

... envoyé un fantôme ici et à la ferme ?— Oui, c’est à peu près cela.— Et c’est ce fantôme qui aurait agressé Claire ?— Oui. Je pense le comte suffisamment malin pour ne pas venir en personne se montrer à tous alors qu’il a fait croire à sa mort au Monestier. Il doit avoir fait un rituel pour se connecter à Claire, ce qui expliquerait son malaise d’hier soir. Mais alors pourquoi les pierres n’ont-elles pas réagi ?— Vous avez mis des pierres pour protéger la maison ?— Oui, des pierres que j’ai trouvées dans une malle. Des pierres angulaires qu’utilisait Rose Dupuy pour protéger sa maison. Mais elles n’ont apparemment pas eu l’effet escompté. Et il faut que je sache pourquoi.— Peut-être parce que… Là, Anita s’arrêta net et fixa son amie intensément alors que cette dernière détournait les yeux et se recroquevillait davantage sur le lit : — Claire, ce que je vais révéler maintenant n’est pas fait pour te blesser ou te trahir, juste contribuer à vous aider, toi et monsieur Lafargue.— Que voulez-vous dire ? interrogea le luthier subitement inquiet.— Eh bien… un jour, il y a longtemps, le comte Desgrange est venu à la ferme Dupuy… Mais Louis l’interrompit : — Je suis au courant du baiser que Desgrange a donné à Claire si c’est cela dont vous souhaitez me parler. Pour autant, je doute que cet événement ait eu une telle influence sur ses agressions. Le comte l’aurait attaquée bien avant si cet attouchement avait eu une quelconque importance. Par contre, il a peut-être utilisé ce baiser volé ...