1. Retour à la réalité


    Datte: 23/02/2021, Catégories: jeunes, profélève, Voyeur / Exhib / Nudisme photofilm, fantastiqu,

    ... imaginer les obsessions du jeune Moretton, ce qu’il rêvait de faire avec moi. Ou plutôt, avec mon corps… Qu’aurait-il pensé, s’il avait su que, la veille, je m’étais envoyée en l’air avec un garçon à peine plus vieux que lui ? Le cours traînait en longueur. Je me surpris à regarder plusieurs fois ma montre, espérant que la grande aiguille allait soudain bondir d’une demi-heure en avant, par la grâce d’une quelconque faille spatio-temporelle… Mais non, les secondes faisaient du surplace, engluées dans la moiteur de cette fin mai. Et ce soleil derrière la vitre, qui tapait plus fort que le four solaire de Font-Romeu ! Interrompant cette torture, une sonnerie retentit enfin, aussitôt suivie d’un brouhaha de chaises maltraitées. Julien, qui avait pris tout son temps pour ranger ses affaires, épaula son sac et se dirigea vers la sortie avec les derniers élèves. Quand il passa près de moi, il se pencha légèrement et me glissa à l’oreille : — Ho voglia di te… J’ai envie de toi… Rien que ça ! Je fis comme si je n’avais pas entendu. J’aurais peut-être dû réagir, faire un esclandre, alerter la proviseur. Mais avant que je ne me décide à le chapitrer, il avait déjà disparu. Je décidai de laisser couler. Des Julien Moretton, il y en a au moins un par lycée… -- oOo-- Je poussai la porte de mon chez moi. Enfin seule ! Toute la journée, mes pensées n’avaient cessé de se cristalliser sur les cousins Ginest. Dès que je chassais Thomas de mon esprit, c’était Marc qui prenait sa place, et ...
    ... inversement. À quoi donc rimait cette obsession irrationnelle ? Nerveuse comme une chatte à qui on a pris ses petits, incapable de me poser dans le canapé, de me détendre avec un livre, je marchais de long en large dans mon appartement, une tasse de thé vert à la main. Mon passé de « fille facile », ayant déjà « bien vécu », me revenait en pleine figure. C’est vrai, j’aime adopter un comportement de bimbo, collant par jeu à l’image que se font de moi la plupart des hommes – la nana pleine de vie, qui « apprécie qu’on l’apprécie ». Une attitude somme toute assez normale, quand on a plutôt été gâtée par la nature. Mais là… C’était un tout autre stade ! Je n’avais envie que d’une chose. Sentir contre moi la peau nue de Marc. Ou bien celle de Thomas… Mon dieu ! Je ne pensais qu’au sexe ! À en devenir timbrée ! Une question me taraudait : «Peut-on devenir nymphomane comme ça, sans préavis, à vingt-huit ans ? » Nymphomane. C’était le mot. Comment qualifier autrement une femme à ce point submergée de désirs – pour deux hommes à la fois ! – en rupture complète avec la retenue et les bonnes mœurs valorisées par notre société ? Ce désir surnaturel m’effrayait, il était tellement étranger à mon habituelle réserve, et surtout à l’idée que l’on se fait d’une enseignante respectable… Voilà le genre de pensées anxieuses et inutiles qui planaient dans mon esprit – pour l’instant rétif à toute idée de détente – quand je buttai sur le sac à dos posé au milieu du salon. Je n’avais même pas pris le ...