ON / OFF - Histoires de Sexe

ON / OFF

... tendrement et hoche la tête. — OK, j’arrête, lui dit-elle avec un clin d’œil.— Explique-moi comment lire dans la pensée des gens.— Je te l’ai déjà dit, il suffit d’écouter. Encore faut-il savoir ce qu’il faut écouter, c’est tout. Et cela demande un peu d’entraînement. On fera cela après cesavoureux repas. Franck continue de manger plus par automatisme – il a toujours aussi faim – que par goût. La pizza ne lui procure aucun plaisir. Une fois rassasiés, ils débarrassent la table et posent tout sur une desserte. Isabelle remplit une nouvelle fois les verres de vin blanc. — La toute première chose que nous allons faire : je vais m’installer à tes côtés, et tu vas essayer de découvrir ce à quoi je pense.— C’est bien gentil tout ça, mais est-ce que tu aurais une piste pour commencer ?— Fais le vide en toi, essaie de ne penser qu’en dehors de toi.— Outch ! Isabelle s’installe à côté de lui, lui prend la main et le fixe intensément. — Tu m’intimides, là.— Pour commencer, ferme les yeux. Évite de penser à des choses te concernant.— Mouais… pas facile.— Ferme les yeux ! dit-elle un peu plus fort, comme une mère grondant son enfant. Franck s’exécute. Après une dizaine de secondes, il commence à se détendre, sa respiration se fait plus profonde, plus lente. Et puis, il entend quelques bruits, quelques bribes qui sont « hors » de lui. Il essaye de fixer son attention là-dessus. Il voit comme une porte devant lui. Encore quelque temps… Tout à coup, la porte vient de s’ouvrir et il ...

... entend distinctement : — Je m’appelle Isabelle et j’ai 36 ans en boucle. Il ouvre brusquement les yeux et il la dévisage.— Tu y es, dirait-on.— Oui, je t’ai entendue.— Je t’ai aidé un peu, mais le principe est là.— C’est assez incroyable, ce truc !— Bon… tu vois que ce n’est pas si difficile que ça, finalement. Une fois que tu as trouvé la cible. On va recommencer et, cette fois-ci, je ne t’aide plus. Elle enlève sa main de la sienne, se cale dans le coin opposé du canapé. Franck a déjà fermé les yeux. Il arrive assez rapidement à cet état d’écoute, mais il a beaucoup plus de difficultés à trouver la bonne porte. Il y en a plusieurs devant lui, ne sait laquelle choisir. Il perçoit pas mal de bruits, des gens qui ont une discussion plutôt animée. Non, ce n’est pas par là. Il tourne, se retourne, comme un chien qui renifle différents endroits avant de se poser. Déjà quelques minutes qu’il cherche et il commence à perdre patience. En un instant, tout s’éclaire. Il sait, il sent quelle entrée choisir. Il se dirige vers celle-ci, la pousse un peu et un brouhaha bouillonnant inonde sa tête. Parmi ce flot, il distingue faiblement la voix de son guide. « Vingt litres dans le gras », distingue-t-il avec peine. Non, ce n’est pas ça. Il y a beaucoup trop de friture sur la ligne. « Prends-moi dans tes bras ». Oui, voilà, c’est ça ! — Viens vite dans mes bras, crie-t-il tout content.— Ha, enfin ! C’est pas trop tôt.— J’ai eu plus de mal à trouver le chemin.— Et ? Qu’est-ce que tu attends ?— ...