Ilona
Datte: 16/03/2021,
Catégories:
f,
h,
fh,
ff,
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inconnu,
sexshop,
cinéma,
voyage,
train,
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cérébral,
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Voyeur / Exhib / Nudisme
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Oral
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... trottoir d’en face. Sur la devanture grise, une enseigne écaillée aux lettres peintes en noir indiquait « Chez Rozenn ». La main du vagabond était restée tendue. Il fixait Ilona de ses yeux larmoyants. Elle se demanda un instant si elle n’allait pas faire une bonne action et lui donner le reste de l’argent qu’elle venait de gagner. Mais elle faillit le gifler quand il lui demanda : — Ou alors une p’tite pipe, si t’as pas trop d’monnaie. Préférant l’ignorer, elle traversa la rue et entra chez Rozenn. * C’était un de ces rades, un de ces bouges infâmes où les clients font peine à voir. Un Reubeu ivre mort s’affaissait lentement sur un coin de comptoir et trois vieux décrépits, sur une table au fond, refaisaient l’Indochine à grands coups de vinasse. Derrière son comptoir, la prénommée Rozenn faisait semblant d’essuyer un verre sale avec un torchon gris, pour se donner une contenance. Ses cheveux étaient jaunes de vouloir être blonds et sur son visage gras, les cernes et bajoues semblaient être tenues par une épaisse couche de couleurs outrancières, vraisemblablement projetée à la truelle. Sous son collier de fausses perles, le vaste décolleté de sa robe pervenche révélait la naissance de seins larges et flasques. Pas l’ombre d’un chapeau ni d’un pardessus noir. — Miloud ! grogna Rozenn à l’attention de l’Arabe. C’est pas un hôtel. Va cuver chez ta mère. Puis, se tournant vers Ilona, elle ajouta : — Et pour la petite dame, qu’est-ce que ce sera ?— Un grand thé chaud, s’il vous ...
... plaît, répondit Ilona en s’asseyant à une table. Son thé arriva quelques minutes plus tard, servi avec un sourire commercial de Rozenn et une vue plongeante sur son pittoresque décolleté. Pas que Rozenn ait voulu faire « du charme » à sa cliente, mais simplement parce qu’elle n’avait jamais servi autrement, depuis son premier emploi dans un claque à matelots sur la rade de Brest. Ilona se demanda quelle allait être la prochaine épreuve. Est-ce que ça avait quelque chose à voir avec un occupant du bar ? L’Arabe titubant ? Les trois papis ? La patronne ? Et où était donc Icare ? Un doute affreux s’empara d’elle. Et si c’était fini ? Et si c’était tout ce qu’il voulait, la regarder se trémousser nue devant lui ? Il n’avait pas laissé d’enveloppe. Rien pour le suivre. Il avait eu ce qu’il voulait et il s’était enfui. Elle ne savait pas où aller. Encore plus d’une heure avant le train. Dehors, la nuit, les bourrasques et la pluie battant la vitrine du petit café… Elle sirota son thé en prenant son temps. Quand elle eut fini, elle décida qu’elle avait définitivement perdu la trace d’Icare et qu’il était temps de rejoindre la gare. Elle régla ce qu’elle devait à Rozenn, pour pouvoir partir aussitôt après un rapide passage aux toilettes. L’endroit était propre mais exigu. À côté d’un unique urinoir, on avait monté une cabine en placoplâtre pour isoler une cuvette, mais les clientes étaient si rares qu’on n’avait pas jugé nécessaire d’apposer un panneau « dames » sur la porte. C’est en ...