1. Ilona


    Datte: 16/03/2021, Catégories: f, h, fh, ff, extracon, inconnu, sexshop, cinéma, voyage, train, toilettes, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme miroir, strip, vidéox, Masturbation intermast, Oral nopéné, fdanus, jeu,

    ... euros ! Cinq euros ! Cinq euros ! Le vagabond s’était mis à genoux et scandait la somme sur trois fausses notes. Une petite voix dans la tête d’Ilona suggéra que, bien que le monsieur n’ait pas demandé poliment, lui donner ses cinq euros pourrait être une solution pragmatique pour s’en débarrasser rapidement. Elle lui tendit un billet dont l’homme s’empara avidement mais, quand elle voulut s’éloigner, il lui fit signe d’arrêter. — Attends ! J’a ça pour toi. Et il sortit de sa poche une fine enveloppe noire… — Qui te l’a donnée ? demanda Ilona en l’arrachant d’un geste.— Un gamin, dans la rue. Il a dit vous donner ça, la dame pas pute qui glande là comme pute. Ma moi, on m’paille d’abord.— Paye ?— Oui, paille. D’un ongle, Ilona fit sauter le laiteux cachet de cire frappé d’un I majuscule, et lut : Le pauvre homme n’avait pas bougé. Blasée, Ilona extirpa de son porte-monnaie un autre billet pour lui, puis se dirigea vers le sex-shop d’un pas décidé. Jusqu’à ce jour, elle n’avait eu que de brefs aperçus de l’intérieur de ces magasins. À peine un ou deux rapides coups d’œil sur la partie boutique, et jamais seule. En pénétrant dans le Triple X, elle trouva d’abord le lieu exigu. Une forte odeur chimique de désodorisant industriel suggérait subtilement, pour une clientèle masculine, que l’endroit était parfois nettoyé. Les boîtiers de vidéos salaces les plus chanceux s’empilaient partout contre les murs, les autres s’entassaient en vrac dans des bacs. À gauche, un mannequin ...
    ... portait cuissardes, corset de cuir et pinces à seins, devant un rayon d’accessoires spécialisés. Sur un écran accroché au plafond, une blonde rondelette se faisait prendre en levrette. À droite, flanqué de quelques improbables pièces de lingerie satinée aux prix hallucinants, un vieil Asiatique se tenait derrière son comptoir en bois brut. Derrière lui, un panneau orange fluo indiquait au marqueur noir : « Projections – Cabine individuelle : 10 Euros – Grande salle : 7 Euros. » L’homme la fixait sans sourciller. Ilona fut prise de vertiges. Passer du vent mouillé d’une ville déserte à l’atmosphère feutrée du petit magasin l’avait réconfortée, mais elle eut soudain chaud. Emmitouflée pour endurer la grisaille anonyme et fadasse d’une rue sous le crachin, on ne s’attend pas forcément à l’agression rose-carmin de montagnes de culs et de tonnes de seins la seconde suivante. La chaleur lui monta aux joues. Elle se retint au comptoir. — Euh… un billet pour la grande salle, s’entendit-elle bafouiller. L’impassible lui vendit un billet et lui indiqua une petite porte rouge entre le rayon cravaches et les German Goo Girls. * Ilona, après la porte, dut encore franchir un sas obscur avant de pénétrer dans la salle de projection. Dans la pénombre, on distinguait sept rangées de six sièges. À peine trois étaient occupés par des hommes dont Ilona ne discerna que les silhouettes. Les seules lueurs provenaient du projecteur et de l’écran. Son billet encore en main, elle descendit lentement la ...
«1234...19»