Un cœur sur l'autoroute
Datte: 16/03/2021,
Catégories:
fh,
médical,
voiture,
collection,
odeurs,
Masturbation
Oral
policier,
roadmovie,
... envisagé avec horreur la perspective de mourir du Sida sur un lit d’hôpital. Il veut, il a toujours voulu, crever sur le bitume qui est toute sa vie. Alors, il accélère, pour que ce soit un bel accident, qu’il y ait un maximum de morts pour l’accompagner. Il ne ressent ni peur ni regret. Sa seule déception est que la petite ambulancière soit parvenue à passer. Il aurait aimé la prendre en sandwich entre son camion et celui transportant du gaz, en une pénétration radicale par l’arrière, et l’ensemencer d’une éjaculation de quinze tonnes de carburant enflammé. Lequel de ses deux dragons aurait-elle préféré, s’ils avaient pu se toucher : celui de chair ou celui d’acier ? Il n’a aperçu sa silhouette frêle que furtivement, tout à l’heure, mais cela lui suffit pour la trouver belle. Sa haine contre elle est un amour délirant. Il aurait aimé la rejoindre tout de suite en enfer, dans une immense orgie de flammes et de métal en fusion, afin de l’étreindre entre ses grands bras poilus sous l’égide éternelle de Satan. Au comble de l’excitation, il se remet à bander, fortement même. Ce crash sera son plus bel orgasme. Comme il n’aura pas une seconde chance, il faut absolument le réussir, alors il se positionne avec soin. Au moment précis où les cinquante militants du car, qui ne se rendent compte de rien et qui sont tous joyeux, car copieusement éméchés, beuglent ensemble « qu’un sang impur… », juste à côté d’eux, le camion rempli d’essence de Baloo heurte frontalement celui ...
... transportant du gaz, à une vitesse relative de trois cents kilomètres par heure. Les deux poids lourds s’enchevêtrent puis aussitôt explosent dans un fracas de fin du monde, fondant le métal des véhicules et le bitume sur des dizaines de mètres alentour, enflammant plusieurs voitures qui passent dans l’autre sens de circulation. De cette apocalypse autoroutière, il n’y a aucun survivant parmi les passagers du car, et il faudra des heures de lutte aux pompiers pour éteindre le brasier malgré la pluie diluvienne. Lucie non plus ne ralentit pas. À gauche et à droite de l’ambulance retombent les débris soufflés par l’explosion ; heureusement, aucun de la touche, à l’exception des organes virils sanguinolents du camionneur qui, après avoir été projetés à deux cents mètres d’altitude, s’abattent sur le pare-brise dans un bruit de chair molle, aussitôt évacués par les essuie-glace. Elle ne remarque pas le dragon tatoué sur le membre, au contraire de l’attentif Dionys qui ne dit rien, mais se souvient soudain de son rêve. Ce sera d’ailleurs la seule partie de son corps qui sera retrouvée à peu près intacte, permettant de l’identifier, car reconnaissable entre tous par les prostituées qu’il fréquentait assidûment, tout le restant de son anatomie ayant été vaporisé dans l’accident. — Vous voyez, je vous avais bien dit qu’il en avait une toute petite, commente l’ambulancière en zigzaguant entre les véhicules venant en face. En tout cas, il ne nous emmerdera plus. Elle prend la sortie suivante et ...