Éva
Datte: 18/03/2021,
Catégories:
fhh,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
occasion,
... dizaines de mètres plus en retrait, des baraques dans lesquelles s’entassent, à la pause méridienne, des travailleurs assoiffés et éreintés. Je me dirige vers cet homme, qui m’accueille d’une poignée de main très vigoureuse. Il m’explique les raisons du retard accumulé, avance quelques solutions pour y remédier, puis aborde le délicat problème de la sécurité, causée par deux de ses ouvriers qu’il qualifie de bosseurs hors pair, mais rebelles, têtus. Il me propose donc de les rencontrer pour essayer de régler le problème. Il me devance et se dirige droit vers les « Algeco », là où se tiennent à l’entrée, deux hommes que je suppose être les fauteurs de trouble. L’un est sénégalais, assez grand et baraqué, l’autre de type européen, espagnol peut-être, très mat et également très musclé. Je leur serre la main, non sans timidité. Le chef de chantier me présente et nous invite à entrer au prétexte qu’il est plus confortable de s’asseoir à une table à l’ombre plutôt que de rester en plein soleil. À l’ombre ! Certes, mais il règne à l’intérieur, une chaleur intense, suffocante. Un des deux hommes allume un ventilateur salvateur. L’autre homme referme la porte derrière nous. Dans cet espace réduit, une table, quatre tabourets, dans le coin de la pièce, un lit de camp, une chaise, au mur un calendrier… 1999 et une superbe pin-up aux seins nus semblant les narguer. Je sens de grosses gouttes couler dans mon dos, sur mes tempes, un des hommes sort d’une glacière un coca et me le tend ...
... avec un sourire désarmant. Je l’accepte bien volontiers. Je me trouve seule, avec deux inconnus, pour parler de choses importantes, voire graves, et paradoxalement, je ne me sens pas en situation professionnelle, je suis troublée de cette promiscuité, pourtant rien dans mon comportement ne laisse entrevoir mon émoi. Et ces hommes non plus ne laissent rien paraître, d’ailleurs, de quoi, et par quoi pourraient-ils être perturbés ? Par ma tenue, certes légère, mais pas vulgaire ? Le fait que ces travailleurs partis du pays depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois n’ont pas eu souvent de présence féminine à leur côté ? Je balaie d’un coup ces élucubrations me disant que c’est mon imagination toujours débordante qui me joue des tours. Je suis brûlante, chancelante. Un des hommes me propose de m’allonger quelques instants, ce que je fais. Il approche le ventilateur du lit. J’en ressens immédiatement les bienfaits. Quant à eux, ils s’attablent en sirotant une bière, en chuchotant des mots inaudibles pour moi. Allongée sur le lit de fortune, je me remets lentement de ce petit malaise. À travers mes yeux mi-clos, je distingue l’homme noir se tourner dans ma direction, sa peau noire contraste étonnamment avec la blancheur de son tee-shirt blanc immaculé. Il me sourit, son sourire est franc, éclatant. L’autre homme face à lui me sourit également, il a de grands yeux noirs malicieux, un front large, une mâchoire carrée. Il a déjà ôté son tee-shirt, un joli tatouage tahitien sur le ...