La découverte - Histoires de Sexe

La découverte

... sport. Excusez-moi de cette remarque trop personnelle. Reprenez.— Ce jour-là, je dois faire demi-tour après seulement vingt minutes, car une chaussure me blesse. En montant vers notre chambre je découvre que Claire n’est pas seule. Un homme est avec elle. Un voisin. Et ils font l’amour.— Ah ! Et qu’avez-vous fait ?— Rien. Enfin si vous voulez dire « un scandale ou une intrusion de mari cocu », non.— Pourquoi ?— Monsieur le juge, ne me demandez pas, ou plus exactement ne demandez pas à un homme dans mon état d’être capable de tout expliquer. Bien sûr, je me suis posé la question après, mais j’imagine que vous pouvez me comprendre.— Que voulez-vous dire ?— Nous sommes de la même génération. Le monde a beaucoup évolué depuis notre adolescence. Il est loin le temps ou la fidélité était la règle. Maintenant les couples s’accordent des « dispenses ». J’en connais même, et de nos connaissances, qui en font un jeu. Mais nous à l’époque ce n’était pas le cas. Ni elle ni moi n’avions eu d’aventures. Je vois, madame la greffière, que vous souriez à ma remarque. Et pourtant c’est vrai.— Donc vous ne réagissez pas. Bien, mais permettez-moi de vous dire que cet état de « mari trompé »…— Vous pouvez dire cocu, cela ne me choque pas, enfin plus.— Donc que l’état de cocu est bien banal et ne mérite pas un tel dénouement. Charles ne répond pas tout de suite, il semble perdu dans ses pensées. Le juge le regarde, regarde sa greffière et tous deux attendent un instant. ******************** ...

... L’homme se souvient. Il se souvient de cette première fois. Sa montée à l’étage. Son arrivée à quelques mètres de la porte de la chambre et cette voix, une voix masculine qui le saisit. C’est autant la voix que les paroles qui le glacent. « Oui, suce-moi ». Il sait qui c’est, avant même de les voir. C’est le voisin, celui qui est juste en lisière de la forêt, le même qui lui a fait un « bonjour » de la main lorsqu’il est passé devant son portail. Charles comprend maintenant pourquoi il avait eu l’impression qu’il le guettait. Il le connaissait, mais pas plus que cela. Il savait qu’il était divorcé et ne s’en était pas étonné tellement il trouvait l’homme « brut de décoffrage », un de ces hommes à qui la vie n’a pas fait de cadeaux et qui compense par un travail acharné et une réussite affirmée dans l’entreprise en bâtiment qu’il avait créé de toutes pièces. Ce n’est pas que Charles n’ait pas de respect pour cet homme, malgré ses études et son métier de chercheur, il avait de l’admiration pour ce genre de réussite. C’est juste qu’il était mal à l’aise avec lui. Ainsi c’était lui. Voix grave, presque gutturale, chargée d’hormones masculines. Charles pense une seconde qu’il se fait un cinéma. Claire doit être en train de regarder un film porno sur la télé de leur chambre. Il a remarqué que depuis quelque temps, elle est très demandeuse. Il lui avait fait l’amour comme souvent le matin et en partant, elle lui a avait dit vouloir paresser au lit. Pourtant il fait les derniers pas qui le ...