1. La boite de Pandore (4)


    Datte: 14/04/2021, Catégories: Divers,

    ... besoin d’un lit. Tu dis oui, ou je vais à l’hôtel ? — Idiote, bien sûr que je te garde pour la nuit, et même plus si tu en as besoin. Un café pour te réchauffer, tu sembles transie de froid. — Tu n’as pas de lait ? Je préférerais un lait chaud… — Ça marche ma belle ! Étrange comme les paroles et la mine de Claude se contredisaient. Son amie eut le bon gout de ne pas relever. La brune était à la limite des larmes. Le lait chaud fumait dans les deux bols. Un paquet de « petit beurre » vint agrémenter la boisson. Fabienne d’ordinaire si réservée était exubérante. Elle se lançait dans une diatribe sur les hommes, en femme convaincue de sa bonne foi. Claude songea l’espace d’une seconde que la voix de sa copine avait été sans doute pour beaucoup dans ses choix de vie. Eraillée comme si elle broussait des cigarettes à longueur de journée, elle qui n’avait jamais de près ou de loin tenu une clope de son existence. Les lesbiennes avaient-elles toutes cette allure ? Les cheveux coupés à la garçonne, elle n’était pas à franchement parler, féminine. Mais il se dégageait de cette femme un indéfinissable charme, une tendance à être plus homme que femme. Claude n’y a avait jamais prêté une attention particulière avant ce soir. Depuis des années qu’elle fréquentait le magasin de son amie, qu’elles se voyaient régulièrement, et autant dans son échoppe qu’ailleurs, elle n’avait absolument pas senti comme en cet instant, cette prestance qui masculinisait Fabienne. Le trouble de la situation y ...
    ... était-il pour une part ? Possible qu’inconsciemment elle se comporte comme si l’arrivante était une proie à draguer ? Il n’y avait aucune peur, aucune crainte chez Claude. Seulement cette sensation que son amie avait un quelque chose d’inhabituel, d’inaccoutumé. Les sens exacerbés de la brune, son corps sollicité par le slow, son ventre mis en alerte par les mains de Daniel, tout contribuait à lui redonner une espèce d’envie. Un désir que loin d’apaiser, son amie accentuait même terriblement. Pourquoi ? Là était toute la question ! L’autre l’avait elle aussi ressenti ? Peut-être était cela que percevait l’épouse de Michel ! — Tu veux que nous parlions ? Ou tu préfères seulement te coucher ? C’est toi qui décides. — Nous pouvons encore rester un petit moment… tu faisais quoi avant ma venue ? — Je lisais ! Je n’ai plus le cœur à le faire. Une atmosphère bizarre entourait soudain lesdeux femmes. C’était aussi la première fois que Claude venait seule de nuit chez son amie. L’autre sentait elle qu’elle était désemparée, ou avait-elle une odeur particulière qui, tel un parfum émanerait d’elle ? Assises de part et d’autre de la table de cuisine, les deux filles, les yeux dans les yeux, n’osaient plus broncher. La première qui parlerait briserait sans doute la magie d’un instant fragile. Aussi, aucune d’elles ne prenait ce risque, mais la tension montait d’un cran. Dans ce silence qui s’instaurait entre les deux personnages, un immonde gargouillis fait par un ventre éclata, pareil à ...
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