Gloria ou Mathilde
Datte: 15/04/2021,
Catégories:
fh,
extracon,
Collègues / Travail
jalousie,
dispute,
pénétratio,
confession,
filmx,
lieuxpubl,
... veut. Que ce soit très réaliste.— Tu n’as pas peur ?— Si, un peu. Et toi ?— Quoi, moi ?— Tu accepterais que je joue ce rôle si je réussis l’audition ?— C’est compliqué pour moi. J’ai mal vécu ton premier tournage. C’était terriblement douloureux. Mais le résultat est magnifique. Tu es magnifique. Je ne me sens pas en droit de t’empêcher de réaliser un rêve.— Je n’avais pas rêvé de ça jusqu’à maintenant.— Mais maintenant oui. Écoute, t’occupe pas de moi. Si tu as envie de jouer ce rôle, fonce ! J’ai dit ça sans réfléchir. Un instant je suis resté en apnée, comme si mon cœur était remonté sous ma gorge. La douleur du premier tournage avait déjà été quasiment insupportable ; qu’en serait-il du second ? Gloria est allée à son audition un jeudi matin. Ça leur a pris trois jours pour rencontrer et pour tester les comédiennes amatrices qu’ils avaient présélectionnées. Le lundi suivant, un appel du réalisateur lui a confirmé qu’elle était retenue pour le rôle. Elle n’avait plus qu’à passer à son bureau pour signer le contrat et à prendre possession de son rôle. Le tournage avait lieu trois mois plus tard, dans l’arrière-pays niçois. Pas un instant je n’avais pensé que le tournage pourrait avoir lieu ailleurs que dans « mon » studio, et pourtant c’était assez clair. Avant le tournage, il y avait pas mal de rendez-vous organisés pour les essayages costumes, des répétitions, des séances photo et autres entretiens avec l’équipe. Ces trois mois ont passé à la vitesse de la lumière. La ...
... production avait privatisé un hôtel pour loger l’équipe de tournage et les comédiens, et plusieurs lieux de tournage avaient été décorés, en particulier une ferme isolée où devait se passer la première rencontre. Je n’ai pas tout compris à l’ordre des prises de vue tellement c’est compliqué de se faire une idée de ce à quoi ressemblera le montage, d’autant que les trois premières semaines, je n’ai pas pu me rendre dans le Sud. Gloria est partie seule et me tenait au courant chaque soir de ce qu’elle avait fait dans la journée. Le plus souvent, c’était « attendre ». Attendre le bon éclairage, attendre que les décors soient terminés, attendre que les autres comédiens soient prêts, attendre qu’on retouche le maquillage. Elle était en réalité assez déçue. Le tournage du téléfilm avait été rapide, dans l’ordre du scénario, et le montage avait été assez simple à lire. Peu de temps morts, peu de temps sur place. Là, il s’agissait d’un véritable film d’auteur, complexe, intimiste, avec des prises de vue d’une précision horlogère. La troisième semaine, enfin Gloria a été sollicitée. Le réalisateur, exigeant, lui a fait rejouer de nombreuses fois des scènes sans dialogues, puis refait faire des dialogues également à de nombreuses reprises. Ça n’allait jamais comme il voulait. Je l’ai sentie perturbée, prête à lâcher l’affaire, à partir en courant. Le mercredi soir, elle me disait qu’elle avait hâte que j’arrive pour qu’on passe le week-end ensemble, qu’elle en avait marre, simplement. Le ...