Bad day - Histoires de Sexe

Bad day

... salle de bar. — Vous êtes bien Gufti Shank ? Je la regarde avec inquiétude. — Je suis l’inspectrice de police Johanna Stun. Vous voulez bien me faire un café, Gufti ?— C’est ça, pour qu’il y ait mes empreintes partout…— Il y a déjà vos empreintes partout, sur la porte, sur ce flingue…— Comment… comment savez-vous mon nom ?— Je suis sur votre piste depuis un moment. L’explosion, l’agression à l’hôpital… Je savais que vous reviendriez ici tôt ou tard.— Hein ? Mais… pourquoi ça ?— C’est évident : il n’y a que Marco qui a pu vous balancer, vos amis et vous. C’est en partie grâce à lui que vous avez réussi ce coup magistral.— Euh… je ne comprends pas… quel coup ?— Ne faites pas l’innocent, je suis au courant de tout. Les soixante millions dérobés à la Camora, juste en infiltrant leur réseau, et en vous faisant passer pour les « livreurs » habituels. Belle opération, il faut bien le reconnaître. Mais vous auriez dû être plus prudents. La Camora ne plaisante pas… Je pousse un profond soupir. Hallucinant : les flics étaient déjà au courant de tout. — Qu’allez-vous faire de moi ?— D’abord vous mettre en sécurité… Ensuite, nous verrons avec mes supérieurs. Je soupire de nouveau. Je suis foutu, quoi qu’il arrive. Me faire courser et buter par les mafieux ou bien aller crever dans une taule… Belles perspectives ! — Écoutez, Johanna, j’ai un peu de fric de côté. Je vous offre un million si vous me laissez filer et un autre million si vous me procurez des faux papiers. Elle lève vers moi ...

... son joli minois et ses yeux clairs presque amusés. — Vous seriez prêt à abandonner deux millions juste pour pouvoir filer ?— Du fric sale de la Camora… De l’argent du crime… Autant qu’il serve à quelque chose, non ? Elle me regarde d’un air toujours enjoué. Je pourrais peut-être la maîtriser… ou bien l’assommer pendant qu’elle s’y attend pas… Mais c’est risqué, elle a toujours son gun à la main, et la façon dont elle a descendu Marco prouve qu’elle n’hésitera pas à tirer. — Vous êtes très beau, Gufti, ce serait dommage de devoir vous abîmer encore plus… Merde, elle a lu dans mes pensées, ou quoi ? Elle papote un instant dans une sorte de portable, sans doute pour que ses collègues viennent investiguer le bistro. Puis elle reporte son attention sur moi. — Allez, venez.— Où allons-nous ?— Vous verrez bien. En garde à vue, sans doute… Pffff ! — Et vous ne me passez pas les menottes ?— Vous êtes si pressé que je vous attache ? Ses yeux espiègles et moqueurs m’inquiètent presque. — Mais s’il vous prenait la mauvaise idée de fuir, je vous tire dans les jambes. Et vous avez vu, je vise bien… *** Après quelques minutes de trajet, la belle inspectrice Johanna Stun me fait descendre de la berline noire impersonnelle qu’elle a conduite à toute allure à travers les faubourgs pourtant encombrés. Elle me passe finalement une menotte et m’entraîne vers l’entrée d’un immeuble minable. — Où allons-nous ?— Chez moi. Vous y serez en sécurité.— Je sais pas si c’est bien réglementaire, ça…— Vous ...