Because I want you - Histoires de Sexe

Because I want you

... bois pas ton aspirine ?— Merde, Justine, fiche-moi la paix… j’ai vraiment pas besoin d’un interrogatoire ce soir ! Elle leva les yeux au ciel, et n’ajouta rien. Ce dont je lui fus gré. Je m’extirpai du lit avec difficulté, puis saisis la grosse enveloppe. Première surprise, c’était plutôt lourd. Pas d’adresse d’expéditeur. Tiens. Bizarre. Rapidement, je jetai un œil sur l’adresse figurant sous le nom du destinataire (moi), écrite à la main. Je ne reconnaissais pas l’écriture. En plus, il y avait une faute à mon nom. J’allais l’ouvrir quand mon portable se mit à vibrer, dans ma poche. Je le sortis, un peu nerveuse. C’était Vincent. — Justine, dégage steup’, j’ai un appel et je voudrais rester seule. Elle tira une tête d’enterrement, mais s’exécuta, visiblement de mauvaise grâce. Une fois la porte fermée, je décrochai le téléphone : — Oui ?— Bonjour toi, fit la belle voix grave de mon amant, me faisant tressaillir.— Salut.— Il a dû y avoir un malentendu entre nous, hier soir, poursuivit-il. Je déglutis avec peine. — Ah ? dis-je faiblement, ne trouvant rien de plus imaginatif à répliquer. Quelle gourde je pouvais faire parfois ! Les mots s’étranglaient dans ma gorge serrée. — Oui… figure-toi que j’ai ditje reviens, et que tu as compristire-toi de là grognasse… C’est drôle, non ? Non. Pas tellement. Gros malin. — Pourtant, je suis certain de ne pas l’avoir dit en croate, langue que je parle couramment, bien entendu…— Écoute Vincent…— C’est peut-être à cause du ventilateur ? ...

... Mes mots ont été avalés par le vent…— Arrête, ce n’est pas drôle, répliquai-je plus fermement.— Ah ? fit-il après une courte pause. Je vais te dire, moi, ce qui n’est pas drôle. Je viens de faire l’amour avec une jolie fille, je vais pisser… et hop ! La jolie fille, volatilisée ! Sans un mot bien sûr… Je l’appelle, et elle me raccroche au pif ! Bizarre, vous avez dit bizarre ? Je ne savais pas trop quoi lui dire. Mince alors. En tout cas, pas la vérité. Ou du moins, pasl’entière vérité. Et sans que je puisse le retenir, le mensonge fusa de ma bouche… — Vincent, j’avais un rancard hier soir. Il y eut un gros, gros silence. — Un rancard, reprit-il, posément.— Oui…— Avec un mec ?— Oui…— Avec un mec, donc, répéta-t-il. Et j’eus l’impression qu’il ne me croyait pas. Instant de flottement. Vers dans le bide. — Un ami ? murmura-t-il enfin.— Heu… pas tout à fait…— Un amant, alors ?— Heuuu…— Bieeen, deux dans la même soirée, alors. Tu vas peut-être battre un record personnel ? Sa voix s’était faite caustique. Je décidai de m’asseoir, les jambes en coton. Ma voix à moi trembla lorsque je lui répondis : — Je suis désolée…— Pas autant que moi, hélas. Tu aurais pu me le dire avant de te sauver comme une voleuse.— C’est que… je ne savais pas comment te le dire.— Ah oui ? Et que penses-tu de :Vincent, ne faisons pas l’amour, j’ai un rancard dans trente minutes avec un autre ? Je trouve ça pas mal. Ça aurait au moins eu le mérite d’être clair. Contrairement à ton comportement. Là, c’était ...