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    Datte: 04/06/2021, Catégories: fh, extracon, vacances, dispute, Oral jeu,

    Je présume que les gens de notre entourage disent de Sophie et moi que nous formons un couple heureux, serein, sans histoires. Heureux et serein, c’est vrai. La vie nous a épargné ses mauvais coups. Nous avons deux enfants. Nous nous aimons. Le sexe ? Pas tout à fait comme au premier jour, après douze ans de mariage. C’est sans doute inévitable. N’empêche que j’adore lui faire l’amour. Je la connais bien, la réciproque est vraie. Sophie a peut-être moins de désir que moi ou plutôt moins souvent. Mais je sais lire dans ses yeux, certains soirs, qu’un sang allègre coule dans ses veines. J’aime la laisser venir. Dès qu’elle a couché les enfants, elle me rejoint sur le canapé du salon. Je l’embrasse, je la caresse, je retarde délibérément le moment de l’emmener dans notre chambre. Là, elle va chercher dans son coffret le godemichet que je lui ai offert, parfois les liens en cuir avec lesquels je lui attache les poignets quand elle se sent d’humeur docile. Le reste n’appartient qu’à nous. Mais je suis fier de dire que ma femme est la meilleure baiseuse que j’ai jamais connue. Et le matin, au réveil, elle a des papillons dans le corps et la tête. Nos amis ont raison : nous sommes un couple heureux. Sans histoires ? Pas tout à fait. Car nous avons eu une histoire, il y a quatre ans. Aujourd’hui, nous l’évoquons de temps en temps, toujours au lit. C’est souvent elle qui me provoque en évoquant ce souvenir. Je feins de m’en offusquer, la traite de salope. Et elle se fait pardonner ...
    ... sur l’oreiller. Cette histoire s’est passée après la seconde grossesse de Sophie. Notre fils a mis du temps à faire ses nuits. Notre vie sexuelle s’en trouvait affectée, et Sophie s’en inquiétait. Elle se demandait, à tort, si je ne la voyais pas davantage comme une mère que comme une épouse, et exprimait souvent ses doutes par une interrogation : — Imagine qu’un accident te fasse perdre la mémoire, et que tu me rencontres à nouveau dans une soirée. Crois-tu que tu irais à nouveau vers moi, que tu ne choisirais pas une autre femme ? Mes dénégations n’arrivaient pas à la convaincre : — Tu dis ça parce que je suis ta femme, la mère de tes enfants, et que tu m’aimes. N’empêche que tu ne me regardes plus comme la première fois où tu m’as vue. Le débat était sans fin. Comment chasser ce nuage de sa tête ? J’ai eu une idée : non pas une deuxième lune de miel, mais une deuxième « première fois ». — Ma proposition va peut-être te surprendre, mais écoute-la jusqu’au bout. Quand ton frère a passé ses vacances au Club Méditerranée, il partageait sa chambre avec un autre célibataire, et ils s’étaient très bien entendus, puisqu’ils draguaient ensemble. Nous aussi, nous allons passer une semaine au Club Med. Mais pas tout à fait ensemble. Nous allons nous inscrire séparément. Nous ferons semblant de ne pas nous connaître. Tu partageras ton bungalow avec une autre femme, moi avec un autre homme. Tu dragueras avec elle, moi avec lui. On se regardera de loin. Puis on se rapprochera, en faisant ...
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