Les Amazones - Épisode 3
Datte: 16/06/2021,
Catégories:
fh,
ff,
ffh,
frousses,
neuneu,
entreseins,
facial,
Oral
fist,
fdanus,
fsodo,
historique,
historiqu,
... il ne lui fallut que quelques semaines pour se réhabituer à notre langue. Est-ce une telle faculté d’adaptation qui lui avait permis de survivre dans un milieu si hostile ? Les mots revenaient par bribes, encore perdus dans la brume de ses souvenirs, mélange étrange de gaélique et de castillan. Et même de latin, ce qui prouvait un certain rang. Nos interprètes indiennes auraient été d’un grand secours, mais elle ne voulait parler qu’à Isabella et Elena. Finalement, elle parvint à nous faire savoir ce qui lui était arrivé. Et je pus même m’entretenir avec elle. Je la retrouvai sous la tente d’Elena. Cette dernière m’attendait avec Isabella. Elles avaient donné congé à la sentinelle en faction devant l’entrée. Elena écarta la tenture. Avec un sourire, elle me fit signe d’entrer. — Elle t’attend. Nous restons dehors. Personne ne pourra vous importuner. Prends ton temps. Tu dois apprendre à la connaître. L’amazone était assise sagement sur un banc, mains croisées sur les genoux, simplement vêtue d’une chemise de toile et d’une jupe. Ses cheveux roux étaient tirés en arrière et rassemblés en chignon. Une mise simple la faisant ressembler à une paysanne, mais il émanait d’elle une sensualité quasi animale. Et ses yeux… Ah ses yeux ! Quand j’y repense, j’en frémis encore. Deux émeraudes à l’éclat minéral. Je lui ai demandé de raconter son histoire. — Nous étions avec Diego de Ordaz, j’accompagnais mon père qui était un de ses officiers. J’étais une toute jeune fille à l’époque. ...
... Mon dieu, en quelle année sommes-nous ?— Comment vous êtes-vous retrouvée ici ? Diego de Ordaz était sur le fleuve Orénoque, à des centaines de lieues au nord de cette contrée.— Je ne sais plus, c’est si loin. Notre flottille a été attaquée. Je suis tombée à l’eau et des Indiens m’ont faite prisonnière. J’ai marché, marché, été vendue, échangée, prise et reprise tant de fois. Jusqu’à ce qu’elles me libèrent.— Madame, nous sommes en l’an de grâce 1544. Diego de Ordaz est parti à la recherche de l’Eldorado en 1532, cela fait donc 12 ans que vous avez perdu tout contact avec le monde chrétien, que vous vivez parmi ces païens. Ou devrais-je plutôt dire ces païennes ? Car vous avez été chez les Amazones, n’est-ce pas ? Ce sont elles qui vous ont libérée ?— Ce n’est pas ainsi qu’on les appelle, mais, oui, j’ai échoué dans une tribu de guerrières. Vous ne pouvez pas concevoir ce que j’ai vécu.— Au contraire, j’ai déjà vu bien des choses incroyables. Le Nouveau-Monde ne connaît pas la mesure et rien ne m’étonne plus en ces contrées. Pouvez-vous me dire quelque chose à leur sujet ?— Ces femmes sont redoutables au combat. Vos armées ne les soumettront jamais à leur pouvoir. Jamais ! Je la regardai avec attention. Ces femelles en armes l’avaient dépouillée des oripeaux de notre civilisation pour lui apprendre autre chose. Elles lui avaient fait goûter à la liberté et, sans doute, à la volupté de la chair. Si elles étaient expertes dans l’art de la guerre, on pouvait penser qu’elles ...