Les Amazones - Épisode 3
Datte: 16/06/2021,
Catégories:
fh,
ff,
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Oral
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historique,
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... d’un long manche en bois clouté de pointes en obsidienne et, de l’autre, il se protégeait d’un bouclier couvert de plumes multicolores. Son visage peint en noir ne laissait place qu’à deux prunelles luisantes. Il m’adressa un salut de son arme et disparut comme par enchantement dans l’obscurité de la sylve. Je suis retourné voir nos soldats. Ochoa était décontenancé. — Nous ne retrouvons pas le corps de Don Alvarez, et il manque aussi plusieurs hommes. Ils ont dû être emmenés prisonniers. Pauvres diables, ils auraient mieux fait de se faire tuer. Avez-vous vu quelque chose de votre côté, mon Père ?— J’ai aperçu un Indien là-bas, à la lisière de la forêt.— Bon Dieu ! Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ? De quoi avait-il l’air ? Tous firent mouvement vers le point où se trouvait l’homme, mais évidemment il n’y avait plus rien. J’ai rapidement décrit ce que j’avais vu ; les cavaliers avaient tous mis pied à terre. — Mon Père, êtes-vous sûr d’avoir vraiment aperçu ce sauvage ? Tout semble désert.— Navré, l’ami, je sais ce que j’ai vu. Je n’ai pas rêvé. Il était à moins de dix pas. Ochoa regardait autour du lui. — Tout ça ne me dit rien qui vaille. Nous ne sommes pas assez nombreux ; il n’y a plus rien à faire ici. Faisons demi-tour au plus vite et avisons au camp.— Et les corps ? Donnez-leur au moins une sépulture digne de ce nom.— Dans quelques jours, il n’en restera plus rien. Désolé, Padre, mais nous nous replions. Et vite ! Au moment même où il disait cela, un dard empenné ...
... siffla dans l’air et transperça l’encolure de sa monture ; et depuis les arbres et les fourrés, des dizaines, des centaines de guerriers se ruèrent sur nous. C’était une marée humaine, multicolore et hurlante. Nos cavaliers étaient tous des vétérans. Sans s’affoler, ils se formèrent aussitôt en escadron et chargèrent, lance couchée. D’habitude, les indigènes se dispersent face à eux, mais, cette fois, ils allèrent au contact. Ils se glissaient sous les chevaux pour les éventrer ou bien se jetaient à plat ventre pour laisser passer la charge, se relevaient et frappaient nos soldats dans le dos. Je ne connaissais rien à la guerre, mais là j’ai compris que ça tournait mal, très mal. Ochoa avait réussi à s’extraire de dessous sa monture et ferraillait comme un beau diable ; il rameuta ses hommes ou plutôt ce qu’il en restait. Je ne comprenais pas pourquoi les Indiens ne m’attaquaient pas. J’étais comme invisible à leurs yeux. Et pourtant on s’étripait avec fureur dans tous les coins. Il faut croire que la main de Dieu était sur moi. Soudain un bruit de tonnerre retentit. Un de nos petits brigantins avait réussi à remonter le cours d’un bras du fleuve et s’était rapproché au plus près de la berge, au risque de s’échouer ; ses couleuvrines arrosèrent de boulets les Indiens qui se dispersèrent comme une nuée d’oiseaux. Et brusquement, tout redevint silencieux. Ils s’étaient proprement volatilisés. Si ce n’était les corps jonchant le sol, on aurait pu croire que nous avions rêvé. — ...