Les Beltaynes (4)
Datte: 17/06/2021,
Catégories:
Partouze / Groupe
... sortit du salon, rejoignit la porte d’entrée, et allait l’ouvrir quand la voix de Chloé lui parvint du salon : « Eh, bonne nuit, petite frangine chérie ! » Trois gloussements conclurent cette saillie. Jeanne serra son manteau contre elle, redressa le col, et ouvrit la porte. Elle sortit de la maison, claqua la porte derrière elle, enfonça les mains profond dans les poches, et descendit le perron. Le sperme encore un peu visqueux humectait le pan droit du manteau. Il faudrait le laver, songea Jeanne, qui marchait déjà en direction de la rue de Paris. Marcher jusque chez Guillaume ? Vingt kilomètres, à vue d’œil. Quatre bonnes heures de marche. Pas impossible, mais pas très agréable. Jeanne avait perdu la notion du temps. Il devait tout de même être au moins huit heures du soir. Peut-être même neuf. De nombreuses voitures vrombissaient sur l’avenue de Paris, mais peu de flâneurs s’aventuraient sous les frondaisons des platanes. Et le froid commençait à pincer en ce tout début d’année. Si elle n’imaginait pas un moyen de rejoindre Nanterre, elle serait bientôt frigorifiée. Elle marcha en direction du château et atteignit la place d’armes. C’est alors que la chance lui sourit. Une voiture, qui roulait sur la chaussée juste derrière elle, à allure modérée, ralentit à quelques mètres de Jeanne, et s’arrêta contre le trottoir, au milieu de la courbe qui contourne le château. Les warnings du véhicule lancèrent leur avertissement rouge dans la nuit. La portière du passager s’ouvrit et ...
... une femme d’une quarantaine d’années, assez boulotte, enrobée dans une épaisse doudoune, écharpe nouée autour du cou et bonnet enfoncé sur les oreilles, remercia son chauffeur. Jeanne, du coin de l’œil, repéra l’autocollant apposé sur le coffre : « Gnâgnâ Cars ». La passagère fit un petit signe de la main au chauffeur, et claqua la portière. Jeanne se mit à courir. La voiture était à une dizaine de mètres devant elle. Déjà la passagère tournait le dos au véhicule et s’éloignait vers les rues du centre-ville. « Hé ! Hé ! », cria Jeanne du plus fort qu’elle put. Les warnings de la voiture s’éteignirent, et dans un grondement, le moteur se remit en marche. Jeanne accéléra sa course. La voiture commençait à avancer quand la main de Jeanne, à plat, frappa de toutes ses forces contre la tôle du coffre. La voiture pila net, et Jeanne faillit tomber contre les portières. Elle parvint à se rattraper, saisit la poignée de la portière avant, et l’ouvrit. Au volant se tenait un homme d’une quarantaine d’années, en pantalon de toile noir, en pull marron à col roulé. « Bonsoir, Monsieur », dit Jeanne. « Mademoiselle ? », demanda l’homme. « Vous êtes Gnâgnâ Car ? — Euh... Oui, oui. — Monsieur, je suis désolé de vous demander cela, mais est-ce que vous pourriez me dépanner ? — Euh... Ça dépend... Il faut que je rentre chez moi, et... — S’il vous plaît ? » Jeanne lui lança son plus beau sourire. Il la regarda en silence, et lui demanda : « Vous allez où ? — Attendez, Monsieur, il faut que je ...