1. Super-X


    Datte: 19/06/2021, Catégories: fh, fhhh, Oral sf,

    ... du système des retraites, les guerres… Des calamités mineures, face au spectre de l’extinction de l’espèce en quelques générations à peine. Cette perte d’espoir en l’avenir était l’un des ferments du retour du totalitarisme. Peu à peu, les nations se laissaient gagner par les sirènes de l’eugénisme, l’interventionnisme d’état dans la reproduction humaine. Dépoussiéré du cortège d’horreurs liées à un nazisme révolu, l’inconscient collectif y voyait là l’ultime bouée de sauvetage de l’humanité. Genomix-Eugenics, une entreprise créée par un généticien Français à la réputation sulfureuse, Pierre Frenel, était devenue en quelques années l’une des plus puissantes multinationales de ce monde mourant. G-E avait poussé comme un champignon nucléaire, se nourrissant de toutes les peurs, suscitant tous les espoirs, devenant la référence dans le domaine de la procréation artificielle, des tests génétiques, de la production d’embryons féminins, proposant même des expériences de réalité virtuelle pour apaiser la misère sexuelle du mâle esseulé. À défaut de femmes, la population déboussolée avait massivement reporté ses voix vers des arrivistes sans scrupule, le pouvoir en place ayant les mains libres pour "obtenir des résultats et nous sortir de la merde", selon une phrase célèbre du nouvel hyper-président. Les changements intervenus jusqu’au plus haut niveau de l’état préoccupaient Jean-Louis Finckel. Les gouvernements successifs avaient engendré des monstruosités flagrantes, la dernière ...
    ... en date étant le très puissant "Ministère de la Procréation", le Min-Proc… -- 3 -- Paris, 12 mars 2020 - quelque part dans le VIème arrondissement… Après avoir préparé le repas comme à son habitude, Léa avait dressé la table du dîner. Les yeux empreints d’une adoration silencieuse, cette frêle gamine observait son père manger. Elle était inquiète. N’avait-il pas encore maigri ? À seulement cinquante-cinq ans, la majestueuse tignasse de Finckel avait viré du roux ardent au blanc floconneux. De profondes rides striaient ses joues creuses. Contrairement à ses habitudes, il mâchonnait dans un silence taciturne, élevant chaque fourchette à sa bouche avec une lenteur de vieillard. Se sentant observé, Finckel leva la tête de son assiette. — Excuse-moi, ma petite chérie, c’est pas la super forme, dit-il, esquissant un sourire contrit.— Qu’est-ce qu’il y a ? Des ennuis à ton boulot ?— On peut dire ça, finit par lâcher Finckel. Et toi, comment va l’école ?— Ben, je me suis bagarrée avec Jules. Je l’ai encore mis KO, fit Léa avec un clin d’œil complice. Rien de grave, t’inquiète ! Et après, on a joué au foot avec sa bande. Finckel réprima un soupir. Comme le reste, l’éducation des jeunes filles avait été altérée au plus haut point. Trésor suprême de cette nation vieillissante, les gamines étaient entraînées dés le plus jeune âge à s’imposer dans la masse des garçons. Cours de self-défense, sports violents, chahuts en tout genre, on leur inculquait l’art de se sortir seules des situations ...
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