Super-X - Histoires de Sexe

Super-X

... les plus délicates. Sans le liant des mères et des épouses, la société était devenue plus dangereuse. On ne comptait plus les agressions sexuelles et des gamines à peine plus âgées que Léa se faisaient violer tous les jours. Ce n’était pas plus mal qu’elle sache se défendre, même au prix de quelques vilains bleus. Le téléphone sonna soudain dans le grand appartement haussmannien. Ignorant le regard de reproche de sa fille, Finckel tira un portable ultrafin de sa poche et le déplia. Voyant qui essayait de le joindre, il se leva et se dirigea vers son bureau. On ne refusait pas un appel du chef de cabinet du Min-Proc, quelle que soit l’heure. Même quand on s’appelait Jean-Louis Finckel. L’écran s’anima et un visage sévère apparut. Francis Martz en personne… — Alors, Finckel, vous avez pris connaissance du dossier ? interrogea le Dir-Cab. Qu’en pensez-vous ? Le quinquagénaire vérifia que la porte de son bureau était bien fermée. Il n’avait aucune envie que Léa intercepte un mot de sa conversation avec ce trou-du-cul. — Oui, je l’ai parcouru. Je trouve ça absolument écœurant ! Ne comptez pas sur moi pour apporter ma caution à cette ignominie ! Des lois qui créent des catégories de sous-citoyens, qui les privent de leurs droits fondamentaux, de leur libre-arbitre ! Laissez-moi rire ! C’est "Big Brother" et "le meilleur des mondes" réunis !— Ah, vous n’avez pas changé, mon cher Jean-Louis ! Toujours cette passion des mots… Mais dans le monde actuel, ce ne sont pas les mots qui ...

... nous sortirons de la merde, ce sont les actes ! Si on ne veut pas disparaître avec le siècle, il faut réagir. Pas demain, mon cher, aujourd’hui !— Le remède sera pire que le mal. On ne résoudra rien en imposant ce…— Dès cet été, nous ferons voter le volet législatif de nos mesures eugéniques, l’interrompit Martz. Avec la technologie de Genomix-Eugenics pour les appuyer.— C’est du délire !— On va signer avec Frenel, poursuivit Martz, sans faire cas de ses protestations. Mais il nous faut une caution scientifique indiscutable pour faire plier l’opposition. Un chercheur connu du monde entier…— Ce qui nous ramène à ma signature au bas de ce torchon, n’est-ce pas ?— T’as tout compris, fit Martz, passant sans effort au tutoiement canaille. Mais ce n’est pas juste ta signature qui nous intéresse, Jean-Louis. Tu dois porter le projet du Min-Proc, être son plus fervent promoteur.— Moi ? Je refuse absolument ! hurla Finckel.— Tu me déçois beaucoup, tu sais ? Allons, t’imagines bien que tu ne peux pas refuser…— Sinon quoi ? Qu’est-ce que vous allez faire ?— Un accident, un infarctus… Un homme de ton âge, avec ta condition physique, tout peut arriver ! Pense à Léa, Jean-Louis. Qui s’occupera d’elle ? Nous, bien sûr ! L’état ne laisserait pas tomber une future génitrice. J’ai l’idée qu’elle serait parfaite, pour intégrer nos programmes.— Salaud ! murmura Finckel, avec un sanglot dans la voix.— Ah ! Je vois que tu reviens à de meilleurs sentiments. Tant mieux ! Ça m’aurait attristé de perdre ...