Le jour de l'an - Histoires de Sexe

Le jour de l'an

... visage d’homme, de mâle, de responsable, de patron, de mari. Et c’est si bon de ne plus avoir à décider, l’espace de quelques heures, d’une nuit et de se réveiller déjà impatient de la semaine suivante. — Regarde. Regarde bien. Sandrine sait y faire. Ce ne sont plus des attouchements de la main, mais de très légers baisers d’une fraction de seconde. Baiser dans le cou, sur la nuque, juste sous l’oreille, sur le nez, sur les lèvres. Sandrine virevolte et se pose là où Adèle ne l’attend pas. — Regarde. Elle la cherche. Elle l’attend. Il a raison ma femme ne cherche pas à fuir, mais plutôt à retenir en se penchant là où les lèvres partent déjà. Et puis un baiser qui dure sur les lèvres. Baiser de quoi, deux secondes, mais qui paraissent une éternité. Une éternité qui se répète. Encore et encore. Deux secondes. Deux secondes. Deux secondes. Et puis Sandrine qui entrouvre ses lèvres pour en sortir la pointe de sa langue. Le baiser change. Adèle s’entrouvre aussi. Une main se plaque contre sa nuque et le baiser devient plus chaud. Les têtes qui se penchent et le baiser est de braise. — Tu vois. C’est la magie du bandeau. Tu ne vois plus, mais si tu es en confiance, alors tout te paraît possible. Tout le monde est aveugle et personne ne saura. Elle pense « Encore un baiser et j’arrête ». Mais elle ne le fait pas. Elle a perdu.— Ce n’est pas un baiser qui compte.— Un baiser en passant, oui. Mais un baiser dans une chambre. Un baiser après avoir eu sous les yeux tous ces accessoires. ...

... Elle n’a pas fait que les regarder. Son imagination en a déjà construit l’usage. Même si elle ne se sent pas concernée par la plupart, d’autres lui parlent, lui suggèrent des images. Il n’y a pas de femmes coincées. Il y a des femmes qui ne sont pas ou plus attirées par la sexualité, soit par des aventures malheureuses, des amants incapables ou une libido défaillante. Mais tu as dit toi-même que ta femme aimait baiser. Que c’est juste qu’elle préfère du « classique ». Elle n’est donc pas insensible au plaisir. Il faut juste lui en proposer différemment.— C’est ma faute alors. Je n’ai pas su…— Non, je ne crois pas. Tu es un très bon amant, Sandrine le confirmerait. Mais toi, c’est toi, tu es le mari et vous êtes déjà établis dans une routine qui lui suffit. Sandrine, hier, lui a déjà entrouvert une porte en lui faisant visiter un lieu de plaisir. Tout ce qui est sur le lit maintenant lui montre que ce ne sont pas seulement des objets dans des rayons, mais qu’ils ont une utilisation bien réelle. Il se tait. Il regarde aussi. Malgré son âge et son expérience, cet homme est toujours en recherche. Comme moi, il voit les deux femmes échanger un baiser qui n’a plus rien d’amical. Adèle est immobile alors que sa copine l’enveloppe de ses bras. Timide dans ses mouvements, mais pas dans sa volonté d’échanger autre chose que des paroles. — Attends, ne bouge pas, lui dit soudain Sandrine qui la quitte. Elle reste sans bouger se demandant certainement ce qui va se passer. Elle ne peut pas ...