Le jour de l'an - Histoires de Sexe

Le jour de l'an

... collègue est en dessous de la vérité.— Pourquoi ? Tu l’as rencontré ?— Oui, à midi. On a déjeuné tous les trois.— Ah ! Et vous avez parlé de quoi ? Ça, ce n’est pas une bonne question. C’est celle du mec inquiet. Mais Adèle ne le remarque pas. — De tout et de rien. Je comprends Sandrine, cet homme dégage une force surprenante, une sorte d’animosité contenue. Ça doit être un sacré coup au lit ! Je m’étonne de cette remarque. Normalement mon épouse n’est pas si impressionnable et surtout n’aborde pas ce genre de sujet, sauf peut-être pour critiquer. Je décide de prendre cela à la légère. Je plaisante : — Dois-je m’inquiéter ?— Ça dépend de toi. Elle minaude. Et puis se faisant chatte : — En plus sa femme m’a dévergondée… Je crains le pire. — Oh, à ce point !— Mais oui. Elle m’a fait visiter le Sacré-Cœur. Je ris. — Sainte Dévergondée, priez pour nous !— On est passé par Pigalle en revenant.— De jour, cela doit être assez triste, non ?— Dehors, oui, mais pas dans certaines boutiques. Elle se tait, mais son sourire narquois m’incite à questionner. — Des boutiques ? Son regard pétille. Le vin que nous avons bu à table ne suffit pas à expliquer la malice qu’elle affiche. En général c’est lorsqu’elle a envie de baiser que ses yeux brillent et souvent je la vois se tenir plus droite, comme pour que sa poitrine tende un peu plus ce qu’elle porte. C’est le cas. Elle me paraît toute chaude. — Il paraît que c’est le plus grand sex-shop de Paris.— Vous avez été dans un sex-shop ?— ...

... Pourquoi, tu es étonné ? C’est réservé aux hommes ? Il y avait des couples d’ailleurs.— Non, c’est juste que je ne te voie pas dans ce genre d’endroit.— Chéri, arrête de me considérer comme une petite fille qu’il faut protéger. J’ai vu le grand méchant loup il y a longtemps, bien avant de te connaître. Faut-il que je te rappelle que j’ai eu une vie…elle hésite… une vie sexuelle, bien avant toi et que je sais comment on fait les enfants, que cela n’est pas possible si on fait une…Elle hésite encore… une pipe ou…toujours ce moment de silence comme si elle n’osait pas… ou par son petit trou. Elle sourit manifestement contente de sa tirade. Et elle ajoute toute heureuse : — Sinon les homos et les lesbiennes n’auraient pas besoin d’adopter. Ce n’est pas la première fois qu’Adèle fait ce genre de remarques sur mon attitude, mais jamais en la développant autant. Il est vrai qu’elle fait bien plus jeune que son âge et ceux qui ne la connaissent pas, lui donnent en général vingt ans au grand maximum. C’est d’ailleurs un handicap dans son métier et pour se faire respecter, elle remplace l’apparence de l’âge par un professionnalisme total et un caractère très affirmé qui fait qu’on ne se frotte pas à elle deux fois. — Et alors. Femme Libérée et maintenant Dévergondée,j’insiste sur le L et le D, par une amie parisienne, qu’as-tu vu de nouveau ? Mon sourire fait écho au sien. — Je ne pensais pas qu’il puisse y avoir tant de choses. D’ailleurs, soit dit en passant, ta collègue n’a pas l’air ...