1. Copier-Coller


    Datte: 09/11/2017, Catégories: fh,

    ... abominable. On n’y peut rien, mais c’est comme ça. Mais le pire, c’est quand cette femme est si proche, si semblable, presque pareille… Savoir qu’on aurait pu être à sa place, pour si peu de choses différentes, pour si peu d’écarts. Béatrice et moi, nous sommes presque des jumelles. Le même homme entre nous, elle dans la lumière, moi dans l’ombre. Je préfère ne pas intervenir, mon expérience des femmes me le dicte. Elle s’avance au milieu de la grande pièce, sans lâcher son verre. — Je ne comprenais pas pourquoi elle et pourquoi pas moi, nous sommes si semblables. Je sais, nous n’avons pas le même caractère. N’empêche que… Oui, je suis pourtant nettement plus simple à vivre que Béa ! Je ne suis pas si chiante et versatile qu’elle. Mais quand j’ai quelque chose à moi, il est à moi, je le défends coûte que coûte ! Tu comprends ?— Je comprends…— Cette semaine, tu es à moi, momentanément. Alors je veux profiter de cette chance, car je sais que dans quelques jours ce sera fini. Et je te promets que je ne ferai pas de connerie par la suite, pas de connerie fatale comme tu dis, promis.— Tu m’en vois ravi…— J’en ai fini, Thibault, fin de la parenthèse. Je me place face à elle : — À mon tour de faire certaines précisions : je tiens toujours mes promesses, enfin… du mieux possible. Par contre, je ne peux rien garantir pour la suite… D’autant que la situation est quand même un peu particulière.— Je sais, j’en suis consciente… Elle met ses mains derrière le dos, ce qui met ...
    ... particulièrement en valeur sa poitrine, elle sourit étrangement : — Et compte sur moi pour en profiter… ooooo Le reste de la semaine continue en demi-teinte, deux pas en avant, un sur le côté et un en arrière. Globalement, on dira que nous avançons quand même un peu. Cependant, j’avais une autre vision des choses, mais sans doute que c’est mieux ainsi, sur le fil du rasoir. Nous sommes sortis presque chaque soir, parfois main dans la main. Pour l’instant, elle est blottie contre mon corps, mon bras sur ses épaules. Le plus loin que nous ayons été fut un baiser un peu appuyé qu’elle me donna sur les lèvres. J’ai d’ailleurs failli chavirer, mais elle s’est aussitôt détachée de moi. A-t-elle su que j’avais été très tenté de pleinement l’embrasser ? J’ai aussitôt mis cette faiblesse de ma part sur le fait que je suis célibataire depuis un certain temps, et que Nérine me fait toujours songer à Béatrice, ses yeux, sa bouche, son nez, son visage, ses cheveux, tout. C’est terriblement frustrant d’avoir à côté de soi une femme qui est à la fois celle qu’on aime, et en même temps une parfaite inconnue… Et je ne parle même pas de toutes les fois où j’ai failli l’appeler Béa ou Béatrice… Quelque part, je suis content de cette étrange semaine. Je me dis que, la voyant si différente, je fais ainsi mon deuil de Béatrice. Je sais que c’est un pis-aller, mais je prends, avec l’illusion que… Que quoi, finalement ? Je secoue la tête à cette fugace pensée ; je monte les escaliers qui mènent à son appartement. ...
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