Divagations sur l'oreiller - Histoires de Sexe

Divagations sur l'oreiller

... brune qui semble s’intéresser à mon bolide. Toujours grand seigneur dans ces cas-là, j’abandonne Malika à ses emmerdes et je m’empresse d’ouvrir la portière à la nénette et de l’inviter à s’installer à l’intérieur, ce à quoi elle parvient à grand-peine tant sa courte robe blanche est serrée. — Quelle année ?— 1975, mademoiselle… Entièrement restaurée par mes soins.— Superbe travail, dans ce cas… J’imagine, poursuit-elle en souriant, que nous ne sommes plus dans le cliché de l’anglaise dont la première craque, la seconde accroche, et la troisième et quatrième ne passent pas ? Je me marre intérieurement. Apparemment, j’ai affaire à quelqu’un qui s’y connaît. — Nous en sommes assez loin, en effet… Vous voulez que je vous emmène faire un tour ?— Non, sourit-elle, je suis assez pressée. Sachez juste que je me prénomme Morphée.— Morphée ? Comme le dieu des songes ?— Tout juste. Dites-moi, je crois savoir que vous avez dans votre portefeuille un cliché un peu particulier, celui d’une sublime jeune blonde aux yeux verts et au corps de rêve, photographiée dans le plus simple appareil. Je m’étrangle. — Comment… comment le savez-vous ?— Oh, il semblerait que vous ayez déjà eu affaire à un de mes collègues, même si je doute fort que vous en ayez le souvenir… D’ailleurs, si je vous disais de qui est la dédicace, je pense que vous ne me croiriez pas… Sans me laisser le temps d’ouvrir la bouche, elle est déjà quasiment descendue de voiture. — Ne vous inquiétez pas, nous sommes appelés à ...

... nous revoir. À plus tard… ---oooOooo--- J’ouvre un œil. Tiens, c’est marrant, je n’avais pas le souvenir d’avoir laissé la lampe de chevet allumée ! Dans mon demi-sommeil, je tourne la tête et telle n’est pas ma surprise de voir la ravissante brunette de cet après-midi tranquillement assise sur le rebord de mon lit. — Morphée ? Mais que faites-vous là ? Et comment êtes-vous entrée ? Elle sourit tandis que mon regard se pose sur mon épouse, profondément endormie. — Ne vous inquiétez pas, vous ne la réveillerez pas… Là, tout de suite, vous êtes en train de rêver, c’est tout. De fait, alors que je me retourne, je vois mon propre corps profondément endormi. J’espère simplement que je ne suis pas tout simplement clamsé ! Quoique… Si tous les anges qui viennent vous chercher ressemblent à Morphée, la situation mériterait sans doute d’être reconsidérée. — Pardon ?— Ne cherchez pas à comprendre, c’est du temps perdu… Écoutez plutôt ce que j’ai à vous dire. Interloqué, je ne trouve rien de mieux à faire que de la boucler. — Au fil de votre vie, vous avez croisé la route d’un certain nombre de personnes que vous avez sans doute suffisamment marquées pour que vous fassiez encore partie de leurs songes. Est-il indispensable de préciser que je n’y capte rien ? — Peut-être, et alors ?— Et alors, vous allez les accompagner… Ne vous inquiétez pas, vous allez très vite comprendre ! Encore une fois, pas le temps d’ouvrir la bouche, elle vient de disparaître… Ce qui tombe bien, si j’ose dire, ...