Claude-Marie: Cahier 1
Datte: 11/11/2017,
Catégories:
Transexuels
Les cahiers de Claude-Marie Cahier 1 « Jour J » Samedi 16 juin 2012 Ma mère s'est finalement décidée à déménager dans un petit appartement. Après avoir passé près de 30 ans dans la maison où je suis née et j'ai été élevé. La maison que mon père avait achetée pour ma mère qui n'avait alors que 20 ans sans savoir que quelques années plus tard il allait mourir sous une grue. La maison est pleine de souvenirs qu'il faut soit déménager, vendre, donner ou jeter. Maman m'a demandé de vider le sous-sol pendant qu'elle travaille à vider l'étage et le garage. Nous avons une semaine pour tout trier et déménager ce qu'elle gardera. C'est ainsi que je suis tombé sur la boite qui contient mes cahiers. J'en ai trouvé 4, qui couvrent mes années d'universitaire. Je me souviens de l'origine de ces cahiers qui me servaient à la fois de journaux personnels et de cahiers de notes au sujet de mes apprentissages hors curriculum. Le premier est arrivé il y a dix ans, j'avais alors 18 ans. C'est monsieur Joseph qui me l'avait offert et qui m'avait montré comment le remplir. Je me souviens que c'était en juillet, quelques mois avant d'entrer à l'université... Vendredi 5 juillet 2002 Cette année, j'avais besoin de travailler. J'avais essayé plusieurs petits métiers, le dernier en liste cueilleur de petits fruits. Après deux jours éprouvants de travail sous un soleil de plomb, j'étais couché sur le sofa dans le salon, regardant d'une façon hagarde la télévision quand ma mère est arrivée de son travail. ...
... « Mon dieu, est-ce que tu t'es vu Claude-Marie? Tu t'es fait piquer, on dirait que tu as été au combat, tes vêtements et tes mains sont tout tachés de rouge et on dirait que tes cheveux sont bruns tellement ils sont sales. Va te laver, mon chéri. » « Maman, je suis crevé. Je ne veux pas retourner là-bas la semaine prochaine, je ne sais même pas si j'ai réussi à faire dix dollars en deux jours. »Je me sentais épuisé et près des larmes. « Mon chou, demain je vais t'apporter les journaux et tu vas chercher quelque chose d'autre. Je vais contacter monsieur Lapierre. Je vais l'informer que tu ne retourneras pas au champ. Je vais essayer de t'aider à trouver quelque chose d'autre. Cela n'a pas de bon sens, regarde-toi. Viens te laver, cela va te faire du bien. » Samedi 6 juillet 2002 J'avais passé mon samedi à faire des appels... tous infructueux. J'étais soit pas assez qualifié, trop jeune, trop vieux, je n'avais pas de permis pour conduire, je n'étais pas une fille, je restais trop loin... Toutes les raisons étaient bonnes pour me dire qu'ils ne voulaient même pas m'accorder un entretien. Quand ma mère est revenue du salon de coiffure, j'étais complètement découragé. Elle, elle était resplendissante. « Comment a été la recherche d'emploi? » « Maman, je ne trouverai rien, c'est trop tard, tous les postes sont pourvus... » Elle ne m'a pas laissé terminer pour me dire. « Je t'ai obtenu une entrevue, mon chéri! » « Quoi! Où? » « Chez ma coiffeuse, le propriétaire se cherche quelqu'un ...