1. Natasha & Franck (3)


    Datte: 07/07/2021, Catégories: Transexuels

    ... s’en est sorti magistralement. Hier, après un resto, nous sommes allés jouer au local. Sache qu’il a proposé de jouer Radar Love… ─ Putain ! Depuis le temps que je meurs d’envie de la jouer, celle-là ! Faudra que tu m’expliques comment tu as déniché cette perle ! Alors dites-moi, il est comment, son jeu de batterie ? ─ Il envoie du bois ! C’est du genre bulldozer ; je ne crois pas qu’il y ait meilleur qualificatif. ─ Au fait, est-il au courant de… notre spécificité ? Ah, quelle conne je fais : vu la photo que tu m’as envoyée, Kristina, il ne peut être qu’au courant ! ─ Bon, soigne ton mal de cheveux et on voit quand on peut faire une répétition au complet. Il faudra aussi qu’on fasse le point ; Franck va devoir s’organiser. Nous sommes à un tournant dans la carrière du groupe, reste à bien le négocier ! ─ Ça vous irait demain soir ? Franck, c’est surtout à toi que je m’adresse ; c’est toi qui as le plus de contraintes et d’obligations, demanda Alexandra. ─ Je pense que ça sera trop tôt. Je passerai au bureau cet après-midi, j’aurai pas mal de questions à poser à ma chef. Le temps de digérer tout le vocabulaire administratif, cela induira d’autres questions. Nous sommes mercredi… je propose vendredi soir. Cela vous convient-il, les filles ? - OK ! répondirent-elles en chœur. Natasha étant venue par le train, je lui proposai évidemment de la ramener, à moins qu’elle ait autre chose de prévu. Il fallait s’y attendre, elle choisit de m’accompagner. Cela tombait bien : si Karen ...
    ... avait besoin de plus de précisions pour me répondre, Natasha pourrait les lui donner immédiatement, en tout cas pour ce qui tournait autour du groupe, notamment les dates de concerts… Nous quittâmes Lyon en tout début d’après-midi sous un soleil de fin d’hiver assez radieux. Parfois Natasha se mettait à rire toute seule en songeant à l’enchaînement des dernières vingt-quatre heures. Parfois, elle se pinçait pour vérifier qu’elle était bien dans la réalité. Pas de doute, c’était bien moi, son facteur, qui conduisais la voiture. Nous filions vers le Sud, nous racontant chacun notre tour des anecdotes concernant la musique. Je mis un CD, une compilation de mes chansons préférées. « Enter sandman » de Metallica démarrait la sélection. Natasha, instinctivement, se trémoussa sur son siège et accompagna le chant. « Thunderstruck » d’AC-DC prit la suite. Elle m’annonça que ce titre faisait partie de leur répertoire. Elles souhaitaient composer leurs propres chansons, mais pour l’instant elles continuaient de tourner en reprenant leurs favorites, essentiellement dans le hard rock. Nous avions parcouru une trentaine de kilomètres et laissions l’autoroute. Comme nous franchissions le Rhône, je regardai les montagnes vers lesquelles nous nous dirigions. Les sommets étaient dans les nuages. De lourds nuages sombres. D’un gris saturé de bleu acier si profond et si lourd qu’ils semblaient écraser tout sur leur passage. ─ Ça sent la neige… La route longeait le pied des montagnes pendant un ...
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