1. Natasha & Franck (3)


    Datte: 07/07/2021, Catégories: Transexuels

    ... quart d’heure. Déjà, la luminosité avait fortement baissée. La route commençait à s’élever le long de la pente. Quelques virages en épingle à cheveux précédaient une longue ligne presque droite qui montait assez abruptement. Avant la fin de cette longue portion, les premières gouttes de pluie s’écrasèrent sur le pare-brise. Deux autres virages, puis la route basculait sur le flanc nord. Aussitôt le thermomètre de la voiture afficha deux degrés de moins et les gouttes de pluie se transformèrent en de gros flocons chargés d’eau qui claquaient sur le pare-brise. La route continuait son ascension inexorable, et au fil des minutes la neige se fit plus légère mais tombait plus intensément. ─ Tu as des chaînes ? ─ Non, mais ne t’inquiète pas, j’ai encore les pneus neige. Ça suffira. ─ J’imagine qu’en tant que facteur, tu dois avoir l’habitude de conduire dans la neige. La route entrait dans un bois qui la protégeait un peu, et surtout reposait les yeux de cet incessant rideau de flocons. Par contre, en ressortant de cette zone boisée, elle débouchait sur un plateau toujours très venté où se formaient systématiquement des congères. Heureusement, à cet instant il était encore trop tôt, mais on devinait déjà les endroits où allait s’accumuler la neige. L’asphalte, long serpent noir, se revêtait lentement d’une plate peau de zèbre. ─ Je vais passer au bureau avant de te ramener ; je dois voir Karen. Vu le temps, elle sera peut-être déjà partie. Mais si elle est restée, je préfère ne ...
    ... pas la faire attendre : elle doit prendre la route en sens inverse. Natasha ne fit pas d’objection. Elle se sentait en confiance. La route revenait maintenant à l’abri des conifères et continuait de monter en serpentant. Il en serait ainsi jusqu’à destination. Nous arrivâmes à proximité du village. La route passait légèrement au-dessus des mille mètres d’altitude ; il ne restait plus qu’à redescendre sur le bourg. C’était juste une question de minutes ; mais les prés étaient déjà bien blancs. ─ Quand je pense que je suis partie en short… ─ Ne t’inquiètes pas : s’il le faut, je te réchaufferai les fesses ! répondis-je en garant la voiture à proximité de la poste. Viens, je vais te présenter Karen. ─ Faisons-lui une surprise : passons par l’entrée des artistes. Viens par là, il faut traverser cette cour. Nous entrâmes sans faire de bruit. Je tentai de localiser Karen afin de la surprendre ; elle ne semblait pas être dans son bureau. J’entendis des voix venant du guichet : une féminine et une masculine. J’avais du mal à identifier exactement la voix féminine. Elle ressemblait pourtant à celle de Karen, mais plus tremblante. Oui, c’était bien cela. Puis la voix masculine : une voix énervée. Quelque chose d’anormal se passait. Je fis signe à Natasha de me suivre tout en plaçant mon index devant ma bouche. Dans le bureau de Karen, il y avait les écrans de contrôle des caméras de surveillance. Effectivement, je pus voir un homme pointant une arme en direction de Karen. Je réfléchis à ...
«1...345...11»