1. Les bumpers, moi j'adore


    Datte: 11/11/2017, Catégories: En solitaire,

    ... cuir marine sombre marqué Police m'ont, de concert, fait signe impérieux de me rabattre et de me garer. Ils m'ont demandé de couper le contact et de sortir du véhicule. A leur regard gourmand et à leurs yeux pleins d'appétence j'ai compris qu'ils savaient le jeu auquel, innocemment, je m'adonnais. Ils avaient vu des films américains, des séries à San Francisco ou Los Angeles et ont voulu que je pose les mains sur le capot de l'auto et que debout, jambes écartées, je me soumette à palpation. Le capot de l'auto était chaud et j'y ai posé volontiers avant-bras, poignets et paumes tout en cambrant mon bassin en invite inconsciente. L'un et l'autre ont tombé leurs gros gants de moto et, à mains nues, chacun, à tour de rôle, a voulu vérifier que je ne portais de holster haut de cuisse, ni sur l'intérieur de jambe gauche, ni sur l'intérieur de jambe droite. Ma jupe relevée haut par les manches de cuir bleu, les mains de la maréchaussée palpaient sans vergogne le gousset trempé et les deux cognes se regardaient, l'air entendu, l'est bonne pour un PV salé. Le plus jeune, sévère, a dit, on va lui confisquer le véhicule. Avez-vous un mari, un ami qui puisse venir vous chercher ? Comme je déniais, ils ont dit, c'est bon on la ramène à la caserne en cellule de dégrisement. Et je voyais qu'ils s'en pourléchaient déjà les babines d'aise. Les copains seront ravis, qu'ils ont ajouté. Je me voyais déjà ...
    ... faisant les choux gras d'une brigade entière de gendarmerie. Je dois reconnaître que ma culotte trempée en reçut alors fort complément de mouille et était présentement à tordre. Le périple jusqu'à leur caserne fut épique, une moto devant, ouvrant la route, l'autre derrière la refermant, double deux tons hurlant, et moi essayant de suivre malgré les vitesses hautement incorrectes pratiquées. Ils étaient manifestement pressés. Je les imaginais raides et impatients sur leur selle ou leur tan-sad. Dans les villages, le motard de devant faisait de grands gestes de bras droit pour écarter la foule, impératif. Les péones, admiratifs, massés de part et d'autre de la route, me prenaient pour un VIP, une star, et certains agitaient même la main en amitié. L'arrivée dans la gendarmerie fut digne de la réception d'un chef d'état. Le commandant, sur le perron, debout, le képi sous bras gauche, la main droite à la tempe en salut militaire, les sous-off en rang dégradé sur les marches de l'escalier, banane sous la moustache. On voyait que les deux motards avaient fait belle prise en leurs rêts et que tous se réjouissaient de participer à l'hallali. Moi, je n'étais pas mécontente de l'intérêt que je suscitais. Je pensais, mais sont-y-ils donc tellement seuls, sans femme, dans cette caserne. Ben oui, ai-je su après... Après quoi, me direz-vous ? Je vais vous raconter ... z'allez voir, ce fut pas triste. 
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