1. La reine des fourmis


    Datte: 09/07/2021, Catégories: fh, fhhh, couleurs, extracon, inconnu, copains, groscul, magasin, caférestau, boitenuit, anniversai, collection, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, strip, Oral légumes, pénétratio, double, Partouze / Groupe fdanus, fsodo, init, portrait, initiatiq, initfh, bourge,

    Il a une flûte de champagne à la main et un sourire las. Il a délaissé le Bloody-Mary, sa boisson de prédilection, au profit de quelques bulles dont il ne raffole pas spécialement. Trop pétillant, trop acide. Mais il a pour habitude de sacrifier à cette petite tradition solitaire. Il se tourne vers le miroir et lève son verre. — Un de plus… À ta santé, mon vieux ! Il a dit ça un peu trop jovialement, en forçant sur le clin d’œil. Quarante printemps, mais il a l’impression de rentrer dans l’automne. Depuis longtemps, il fête son anniversaire en misanthrope, trouvant étrange que les gens donnent des fêtes à cette occasion. Pour lui, il n’y a que les enfants qui en valent la peine. Puisqu’il est devant sa glace, il en profite pour faire son autocritique, sans dureté excessive mais sans complaisance. Il n’est pas franchement beau, mais son visage a du caractère : les traits fins et réguliers, une chevelure encore abondante, les tempes grisonnantes comme il se doit, et surtout un regard acéré même si ses paupières se sont légèrement alourdies, lui prêtant une expression qui dérange les hommes et captive les femmes. Son fameux regard qui lui a valu tant de succès. C’est aussi à cause de lui que ses conquêtes furent aussi éphémères que nombreuses. Il a toujours été emporté par son esprit décidément trop libertin. Il en a trop joué. Aujourd’hui, il en a marre. Et demain peut-être encore plus. Il s’assoit lourdement sur son vieux fauteuil en cuir râpé, dont il ne se séparerait pour ...
    ... rien au monde. Sur ce fauteuil, il se retrouve. C’est un peu comme une machine à remonter le temps. Tantôt pour se remémorer son enfance, tantôt pour faire le bilan sur sa vie d’adulte. La disparition de son père, lorsqu’il avait huit ans, créa un séisme. Sa mère, qui était très jolie femme, mit peu de temps à faire son deuil, ayant décidé qu’à 35 ans il était encore temps de refaire sa vie. De fait, elle apparut très vite sous un nouveau jour. Elle était toujours aimante envers ses enfants mais il devint clair qu’ils ne seraient plus le centre de son existence. À sa silhouette plantureuse, elle ajoutait désormais une coquetterie qui lui semblait un peu déplacée. Le chemisier fermé laissait place à des décolletés qui dévoilaient sa poitrine abondante, les robes sages s’effaçaient devant des fourreaux moulants, les jupes classiques étaient supplantées par des concurrentes ne cachant rien des cuisses, les cheveux châtains clairs avaient pris une blondeur décolorée, aux chaussures basses succédaient des escarpins montés sur des talons aiguilles… Bref, la mère de famille s’était muée en un succédané pulpeux de Marylin Monroe et Jane Mansfield réunies. Force était de reconnaître que cette métamorphose, aussi tapageuse fut-elle au regard des voisins prompts aux commentaires, lui allait comme un gant. Elle pouvait rivaliser sans honte avec les stars hollywoodiennes de l’époque. Naturellement, son mode de vie s’accorda à ce nouveau plumage. Elle recevait peu à cause des enfants mais ne ...
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