La reine des fourmis - Histoires de Sexe

La reine des fourmis

... les cheveux en respirant profondément. — C’est complètement dingue, ton truc ! Mais c’est toi qui rêve. Ça m’étonnerait que tu connaisses un gérant de supermarché.— Je connais bien un vigile, et ça suffit. Le reste n’est qu’une question de mise au point soigneuse avec ses collègues. Elle secoue la tête, prise au dépourvu. — Alors, tu le ferais ? Elle a le feu aux joues. — Tu es complètement fou. Il faudrait vraiment que tout soit bien cadré pour envisager un truc pareil… Si elle est prête à accepter un tel scénario, il a désormais la conviction qu’elle est prête à toutes les perversions, pourvu qu’il soit son ange gardien. Il en connaît d’autres, du sérail, qui auraient refusé. Elle croise et décroise les jambes, finit par allumer une cigarette et le regarde avec un sourire étrange. — Tu me prends pour une salope, n’est-ce pas ?— Non. Pour une femme bien sous tous rapports qui a très envie de le devenir… Elle baisse la tête avec un petit sourire. Sa réponse lui plaît. — J’ai bien fait de venir te voir. Elle se détend complètement, désormais convaincue de sa compréhension et surtout de sa complicité. Il a réagi comme elle l’espérait, ni hypocrite ni sarcastique, de façon franche et directe. Le pacte est scellé, fut-elle obligée de se dévêtir devant lui. Mais son embarras s’est estompé et elle ressent maintenant un certain plaisir à être nue, qu’elle tente d’ailleurs de dissimuler. Il faut dire que la conversation ajoutée à sa posture dans ce salon, ça la fait franchement ...

... mouiller et c’est pour ça qu’elle ne cesse de croiser et décroiser ses jambes. C’est une grande première. Elle serait même un peu déçue s’il lui demandait de se rhabiller. Et puis, s’il n’avait pas cette étiquette d’obsédé qui lui colle à la peau, il ne lui déplairait pas. Il ne lui déplaît pas, d’ailleurs. S’il avait bien voulu se conduire en prince charmant, quand il la draguait ! Elle se demande s’il bande, en ce moment. En fait, elle doit bien s’avouer qu’elle commence à avoir envie de lui. — Tu n’es pas passée par hasard, reprend-il.— Bien sûr que non. Ça faisait longtemps que je voulais te parler de ça.— Tu te sens comment, maintenant ?— Mieux, et pourtant on peut dire qu’on se retrouve dans des circonstances particulières ! Mais tu ne me sautes pas dessus comme un sauvage, c’est bien. Elle dit ça comme on félicite un brave toutou. Il acquiesce en silence, mais ses yeux se sont plissés. Elle est troublée, ne sachant s’il lui en veut de sa réflexion ou s’il pense qu’elle ne perd rien pour attendre. Peut-être les deux. — Tu veux manger autre chose ? lui demande-t-il.— Quelque chose de frais. Tu n’aurais pas une glace ? Ou un esquimau ? Elle a dit ça dans la foulée et reste interdite devant le double sens de son propos. La glace à la rigueur, mais l’esquimau ! Elle essaie de se rattraper comme elle peut. — Ne crois pas que je voulais dire autre chose que ce que j’ai dit. C’est juste parce qu’il fait chaud que… Il se fend la tirelire. Elle rebondit sur le quiproquo d’un air ...