La reine des fourmis - Histoires de Sexe

La reine des fourmis

... intrigué, le regard de son copain vigile s’éclaire. — Tu veux dire que… Il décide d’enchaîner. — Elle arrive avec moi. Tu nous ouvres. On rentre dans le magasin. On la laisse seule dedans. Elle prend un caddie et elle fait ses courses comme si le magasin était ouvert. Jusque là, rien d’original si ce n’est qu’elle sera dans le plus simple appareil. L’autre a un hoquet de surprise. — Tu veux dire qu’elle fera ses courses à poil ?— Son fantasme, au départ c’était ça. Pour que ça n’ait pas l’air idiot, tout ce qu’elle a mis dans le caddie sera à elle. Mais ça ira plus loin. À un moment donné, tu éteins les néons. Ne restent que les blocs de secours. C’est le signal. C’est là que tu entres en jeu, avec deux ou trois autres types. L’autre retient son souffle. — Et là… ?— Et là, la chasse est ouverte.— La chasse ? La vache, elle est gonflée, la nana ! Et elle sera toujours à poil ?— Oui, mais il n’y a que toi qui dois le savoir. Ce sera la surprise pour les autres.— Nom de Dieu ! Et celui qui la trouve…— Non. Ceux qui la trouvent… Un seul mec, ça ne l’intéresse pas. Son pote n’en revient pas. Ensemble, il ont fait des coups fumants, mais jamais comme celui-là. — Merde, c’est une dingue, celle-là ! Elle doit avoir un sacré paquet d’heures de vol !— Détrompe-toi. Elle débute. L’autre fois sur la terrasse, c’était la première fois. Mais elle en veut. L’autre est tout excité, comme si on lui annonçait que le Père Noël existe vraiment. — Eh ben elle va en avoir !— C’est jouable ?— Et ...

... comment !— Alors, écoute bien. Cette fille, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Rien ne doit être laissé au hasard. Elle veut se faire peur et s’exciter comme une folle, mais si elle siffle la fin de la partie, on arrête tout. Les autres mecs devront comprendre ça. Moi, je surveillerai. Et si j’en vois un déconner, il le regrettera. On est bien d’accord ? Il comprend très bien. Il a de l’entregent et il l’a déjà vu terroriser un type qui a rasé les murs pendant longtemps. — Tu recrutes qui tu veux, mais que des mecs de confiance. Elle veut des mâles, pas des gorets. Et tu leur expliques bien le topo. L’autre acquiesce d’un air grave. Il comprend l’enjeu. — Tu peux me faire confiance. Je connais des types qui ont le profil. Et moi aussi je sais me faire comprendre. Ça y est, ils sont partis, mari et enfants, dans sa belle famille. Elle ne s’y est jamais sentie très à l’aise, alors c’est devenu une habitude qu’il y aille sans elle, ce qui lui procure depuis quelques années, une fois par an, une miraculeuse plage à elle, rien qu’à elle. L’occasion de voir des copines, de sortir tard, de retrouver les nuits parisiennes d’antan. Enfin, ça c’est ce qu’elle dit à son mari. Elle a eu un amant. Bien sûr. Tous les magazines féminins en parlaient, c’était tendance. Un homme marié, gentil. Un beau blond, ça la changeait un peu, son mari est brun. Mais ça ne la changeait pas tant que ça. Avec son mari, c’était le samedi soir, avec son amant le mardi après-midi. Missionnaire avec le ...